Spoiler:

Un bâtiment … Facile à trouver vous me direz. D’ordinaire, on entend par bâtisse un édifice assez imposant, en gros, pas la petite bicoque du coin faite de trois planches en bois. Sauf que, quand il n’y a que cela dans la rue, la tâche devenait tout de suite plus ardue. Parce que bon, cela pouvait aussi bien sous-entendre une maison, qu’un manoir, ou encore un hôpital. Sceptique, notre apprenti félin arpentait les sentiers du village, son ordre de mission en main. Il était approximativement trois heures du matin, autant dire que trouver son objectif sans pouvoir utiliser le joker « Appel à un ami » vu que n’importe qui de normalement constitué pionçait à cette heure-ci, relevait d’un véritable exploit lorsqu’on était un shinobi aussi gaffeur que notre marsouin.

Enfin bon, qu’est-ce qu’il avait besoin de se décider à accomplir son service maintenait aussi … Eh bien, mes petits amis, quand vous aviez le brasier ardent de la jeunesse qui brûlait en vous, il était inconcevable d’attendre une heure normale pour se bouger. Ce serait tellement facile, et notre oiseau aimait se compliquer l'existence en vivant de manière hardcore vingt-quatre heures sur vingt-quatre. A vrai dire, s’il avait pu, il l’aurait déjà accomplie hier lorsque la missive s’était retrouvée dans ses mains en milieu d’après-midi. On avait dû alors lui expliquer gentiment qu’il fallait dans un premier temps vider les lieux avant d’attaquer la démolition et que donc, il devrait repasser le lendemain.

Vous ne pouvez pas imaginer sa déception à l’annonce de cette nouvelle. Il voulait en découdre lui. Ce n’était pas en attendant qu’il deviendrait un grand ninja. C’est pourquoi, par pure impatience, on le retrouvait aussi tôt à déambuler dans les rues à la recherche de son objectif. Tiens, il lui semblait d’ailleurs qu’il avait déniché quelque chose qui pouvait coller à la description. Il se planta devant l'entrée d’un petit hôtel à deux étages. Définitivement, il devait s’agir du bon lieu. Sans ménagement, Gai tambourina avec la délicatesse d'un grizzly à la porte.

Huh, bizarre, il n’y avait personne. Peut-être tout simplement que les gens ne l’avaient pas entendu … Il retenta sa chance avec plus de vigueur, braillant la raison de sa venue. La seule réponse qu’il reçut fut celle d’une femme qui ouvrit la fenêtre au deuxième étage en râlant. Il en resta un peu bête sur le coup. Bah, sa mission était là, non ? Alors pourquoi recevait-il un accueil aussi … Peu amical.

« ▬ Mais … Je viens pour la mission. 
▬ Il est trois heures du matin !
▬ Oui je sais. Ça vous épate, hein ? »

La dame soupira bruyamment, tentant de réfréner les pulsions meurtrières qui lui montaient à l’esprit. Avec tout le calme d’une personne réveillée par un gamin, notre sympathique commère lui expliqua, non sans mal, qu’il pourrait en effet effectuer sa mission, mais dans l’après-midi afin qu’ils puissent débarrasser ce qu’il restait dans la matinée. Déçu, notre ardent shinobi fit demi-tour en traînant les pieds. Mince quoi … C’était bizarre que les gens dorment à cette heure-là … Il ne comprenait pas pourquoi il s’était fait refouler pire qu’à l’entrée d’une boîte de nuit. Décidément, les Konohajins étaient étranges. Et lui était sûrement le plus étrange de tous, hein ...

Enfin bref, vous vous doutez bien que Gai était sur les lieux le temps venu. Détruire ce machin-là constituerait un bon entraînement s'il y mettait du sien. Ce serait du gâteau, tellement facile que face à tant de force, toutes les filles qui l’apercevraient se jetteraient sur lui. Dieu, il était tellement génial quelque fois qu’il s’embrasserait lui-même s'il le pouvait.

La dame l’attendait les bras croisés sur le pas de la porte. Il fallait forcément un inspecteur des chiottes dans cette histoire de toute manière. Mais si, vous savez, le personnage qui ne sert absolument à rien mis à part râler et donner des ordres en continue. La chouette par excellence en quelque sorte. Tout sourire, notre combattant arriva sur place en courant. Il allait en faire de la charpie, ce serait pas beau à voir. La femme le fixa un sourcil haussé, se demandant probablement quel énergumène on venait de lui refiler.

« ▬ Bon, je ne te demande pas la Lune : je veux qu’il ne reste plus rien à la fin. Carte blanche. 
▬ YOSH ! Pas de problème madame. Dans deux secondes, c’est réglé. »

Pour appuyer par promesse, il exécuta la pose du chic type. Il attendit que la dame recule à une distance respectable derrière un pseudo périmètre de sécurité. Avec toute l’ardeur dont il était capable – ce qui fait beaucoup -, il abattit son poing droit sur la façade, pressé d’en découdre. Son bras resta tendu durant un magnifique blanc où ni lui, ni le mur d’ailleurs ne bougea. Son visage, quant à lui, perdit de sa superbe virant au bleu tandis que son sourire se décomposa. Finalement, après ce duel intense à faire pâlir n’importe quel combat dans Avengers,  Gai sautilla en se tenant se poing.

« ▬ Ouch, ouch, aïe. »

Nom d’un lémurien alcoolique, il était super dur ce mur ! Ce n’était pas vrai … Qui avait eu l’idée de construire un truc aussi solide ? Il abusait ce type-là. Avec ses conneries, Gai s’était quasiment brisé la main. Évidemment, les quelques badauds attroupés ne purent s’empêcher de glousser, l’être humain était si sympathique avec ses semblables. La chouette quant à elle, tapa du pied impatiemment.

« ▬ Pourquoi tu n’utilises pas du ninjutsu ? Tu aurais plus vite fait. 
▬ Tout simplement parce que je ne sais pas le faire.
▬ Pardon ?!
▬ Ahah ! Vous avez cru que j’y avais mi toute ma force mais en fait, ce n’était qu’un échauffement ! L’ombrageuse panthère n’a pas encore donner tout ce qu’elle avait ~ »

Il ponctua sa phrase par une pose ridicule dont lui seul avait le secret tandis que la charmante propriétaire, que décidément vous allez adorer à la fin, ne se privait pas pour pester contre le « ninja raté » qu’on lui avait refourgué faute d’effectif sûrement. Gai avait l’habitude de ce genre de remarques et n’y prêtait plus attention, peu importe toutes les méchancetés qu’on pouvait dire sur son compte. Son attaque n’avait pas marché ? Aucun soucis, il recommencerait, encore et encore et encore, toujours plus fort avec toujours plus de hargne jusqu’à ce que ce fichu bâtiment cède. Tu la sens la motivation ? Tu la sens ? Eh bah tu devrais parce que notre Chuunin allait laisser toute sa jeunesse l’envahir, autant dire qu’attention, ça déconnait plus. Il y allait avoir des morts, du sang, des pleurs, oui, ces fichus pierres qui composaient l’enceinte allaient le supplier à la fin de les achever.

Il grimpa sur le toit, puis, d’un coup de pied sauté dirigé vers le bas, il l’enfonça, dégringolant à l’intérieur pendant que la charpente le suivi dans sa chute. Infiltration réussie chef, plus qu'à tout démolir. Ainsi, il entama la phase bulldozer à grand renfort de son Taijutsu, autant dire qu'il y avait trente fois plus rapide comme moyen. Pas d'accident à déplorer. Il y avait bien eu une pierre qui avait failli, malencontreusement, finir dans la tronche  d'un spectateur qui franchement, n'avait rien d'autre à foutre de sa journée, mais Gai l'avait rattrapé à temps grâce à sa vitesse au dessus de la moyenne. Aidé par trois gars en plus qui ramassaient les morceaux  et abattaient les cloisons intérieures plus fines, notre shinobi avançait au fur et à mesure vers la victoire.

La nuit tombait petit à petit, sauf que, quand on décide de détruire un bâtiment de deux étages entièrement avec la force de ses papattes, je ne vous fais pas un dessin, forcément on traine un peu. On traine carrément même, au point que lorsque la pénombre s'était installée, il restait encore trois pans de mur encore debout. Bien entendu, Gai était complètement crevé. Le contraire aurait été étonnant, loin de faire partie d'une race de super Saiyan, notre héros avait atteint son seuil de résistance à l'effort. Du moins, un de ses premiers seuils puisqu'il avait la particularité de le repousser toujours plus loin. Je vous avais dit qu'il était hardcore le jeunot. Le genre de type qui mangeait sa soupe à la fourchette pour vous situer.

« ▬ Tu ne voudrais pas rentrer chez toi ? Tu peux finir demain, ça ne me dérange pas. »

Notre chouette vient de faire un bond dans votre estime, n'est-ce pas ? Mais bon, vous vous doutez sûrement que notre oiseau n'était pas le genre d'homme à abandonner, loin de là. Même s'il était à bout de souffle, qu'il ne sentait plus ses membres, et qu'il avait probablement des ecchymoses sous sa très sexy combinaison verte, rien au monde ne pourrait le faire arrêter en si bonne voie, pas même les états d'âmes soudain d'un personnage secondaire au charisme douteux. Sans lui répondre – parce qu'il avait grandement du mal à reprendre son souffle tout simplement – le shinobi jeta toutes ses dernières forces dans la bataille. D'un coup de pied circulaire, il abattit une de ses dernières cibles. Les deux autres rejoignirent leur cousine peu après par solidarité. Il ne restait plus que des gravats de taille moyenne sur le sol.

Voilà, ce n'était pas si compliqué. C'était sûrement les deux secondes les plus longues de son existence dans la mesure où, au final, son job lui avait pris huit bonnes heures, mais on ne va pas chipoter. Devant le travail accompli, Gai essuya la sueur de son front du revers de sa main, constatant par la même occasion de ses bandes étaient tâchées de sang à force d'avoir frapper comme un butor sur des murs – cette cascade a été réalisée par des professionnels, veuillez ne pas faire de même chez vous. Ne s'en préoccupant nullement, il écouta distraitement la dame le féliciter du bout des lèvres. Il sourit de toute ses dents avec l'énergie qui lui restait.

« ▬ Je vous avais bien dit qu'en deux secondes ce serait réglé. »

Il ponctua sa phrase de nouveau par la pose du chic type puis se traîna du mieux qu'il le pu en dehors de la scène de crime où un petit hôtel avait péri. Ses jambes l'auraient laissé en plan que ça ne l'aurait étonné qu'à moitié. Malgré tout, il ajouta comme si de rien n'était.

« ▬ Je vais chercher une brouette et je vous débarrasse de tous les gravats.
▬ C'est très gentil mais tu n'as pas besoin. J'avais juste besoin qu'on me détruise l'hôtel, tu peux t'arrêter là.
▬ Hors de question de laisser quelque chose à moitié fait. »

Sur une petite moue, il s'éclipsa et revint avec sa brouette terminer le travail qui lui restait. La dame était quant à elle rentrée chez elle, ou plutôt, dans son nouvel hôtel tandis que Gai avait terminé seul, à bout de force. Heureusement pour lui qu'il n'en restait pas tant que cela étant donné que les gars qui lui avaient donné un coup de main avaient débarrassé le plus gros durant l'après-midi. Mission accomplie, on rentre à la base. Il se tira épuisé les membres en compotes de pomme jusque chez lui, constatant un peu trop tard que dans sa sacoche il avait des parchemins explosifs ... Oups. Boulet.