C'était le printemps et les belles fleurs roses des cerisiers caressaient le vent qui les faisait frémir. La jeune Kushina, âgé de treize ans était devenue genin depuis peu. La persécution, quant à elle, ne s'était pas estompée. Elle était, depuis son arrivée, tout d'abord considérée comme la tomate de Konoha, puis venait le surnom craint des enfants : Le piment rouge sang. Mais il n'y avait finalement qu'un seul nom qu'elle haïssait par dessus tout, celui d'étrangère du village. Elle aurait pu laisser cette moquerie de côté si seulement elle-même ne se regardait pas comme une non Konohajin. Son village natal, Uzushio lui manquait et à cause de toutes ces bagarres elle était loin d'être intégrée au sein de ses camarades.

▬ Je suis rentrée !

Kushina avait passé une journée comme toutes les autres : effectuant missions ou bien entraînements pour l'examen chuunin. Elle rentrait enfin chez elles comme tous les autres soir pour retrouver sa famille. Le changement vint à ce moment quand elle remarqua que personne ne lui répondait. Elle tenta une seconde fois mais la maison était belle et bien vide. C'était étrange, elle qui avait l'habitude de toujours voir sa mère dans la cuisine. Cette situation lui en faisait même peur. A cette heure, sa mère préparait un bon petit plat tandis que son père préparait la table. La jeune fille aux cheveux écarlates scruta chaque pièces de sa demeure pour vérifier que tout allait bien. Cependant au fond d'elle rien allait. On dit souvent que les femmes ont un sixième sens : l'instinct. Si seulement la petite avait put écouter le sien ce soir là.

Revenant à la cuisine avec hésitation, elle fixa le dehors à travers la fenêtre. Il faisait nuit et la belle sphère blanche était à son apogée. Elle suivit du regard les feuilles d'arbres volantes qui s'agitait à cause de la brise qui s'était en un instant faite plus violente. C'est ce qui lui mis la puce à l'oreille. Dans l'obscurité de la salle, des ombres presque indescriptibles de trois ninjas se formèrent. La seule partie de leurs corps qui se montrait grâce à la lune était leurs dents. De petits carrés plus ou moins aiguisés devenaient lumineux quand ces hommes souriaient. Kushina en étouffa un cri terrifié. Ces sourires étaient loin d'être amicaux. Ils étaient comme assoiffés de pouvoir, de savoir et surtout de malveillance. La jeune kunoichi n'attendit pas une seconde de plus pour commencer à courir le long du couloir qui menait jusqu'à la porte de sortie. Pour la première fois elle avait la respiration saccadée et surtout, elle ne voyait plus le bout des deux murs qui lui montraient le chemin. Arrivée enfin à la porte la petite trébucha de tout son poids sur le sol glissant. Non ! pensa-t-elle désespérée tandis qu'elle se débattait face aux mains adultes. Morsures, coups de pieds, coups de poings, elle essaya tous les moyens de défense possibles pour que ces inconnus lâchent leur emprise. Mais que pouvait bien faire une petite genin face à trois ninjas confirmés ? C'est lorsqu'elle sentit la corde enroulée autour de ses poignets qu'elle abandonna. La jeune Uzumaki leva les yeux vers ses agresseurs. Ils n'étaient plus inconnus, maintenant elle savait qu'il s'agissait de ninja venant de Kumo no Kuni.

▬ Avance !

Entendit Kushina comme un brouhaha qui résonnait dans sa tête. Elle ne savait pas exactement où elle se trouvait mais par déduction elle était hors du village, toujours sur les terres du pays du feu. Elle marchait depuis plusieurs heures en compagnie de ses malfaiteurs. Les mains attachées dans le dos, elle était tombée de fatigue, s'écrasant de tout son long contre la terre fraîche. Elle n'eut même pas besoin de faire un grand effort pour se redresser puisque l'impatient ninja qui la tenait comme un chien en laisse la tira de sa niche de boue. La petite était en piteux état. Ses vêtements étaient couverts de terre et de poussière, ses cheveux autrefois soyeux et d'un rouge flamboyant étaient maintenant ternes et emmêlés. Elle avançait tel un zombie derrière deux hommes et devant un troisième, tous trois la surveillant de près. Et pourtant, malgré la vigilance de ces probables chuunin, la jeune fille avait trouvé un dernier espoir : ses cheveux. Elle les arrachait par petites poignées et les laissait s'éparpiller par terre depuis qu'elle était à la sortie du village. Sa dernière chance était que quelqu'un reconnaisse ses cheveux. Mais qui viendrait au secours d'une étrangère ? se dit-elle, n'ayant plus aucune confiance en elle, ou même en Konoha.

C'est lorsqu'ils arrivèrent aux frontières du pays du feu qu'un miracle se produit. Tandis que la rouquine marchait comme un automate, le ravisseur de derrière qui tenait la corde estompa un cri de souffrance entre ses dents. Il était mort. Une petite silhouette sombre et silencieusement rapide s'attaqua à un autre ninja de Kumo. Et pourtant elle ne voyait rien, la tête baissée, les cheveux se balançant de droite à gauche. Le second mort en un soupir, le troisième ne fut plus pris par surprise. Il s'était faufilé à travers les arbres feuillus des alentours. Mais l'ombre fut plus maligne et en un quart de seconde le dernier corps ennemi tomba lourdement au pied de son arbre, inerte. L'ombre inconnue se plaça à quelques mètres face à la victime qui continuait de marcher en titubant.

▬ T'es pas blessée ? La lune fit son travail au bon moment. Lorsque sa lumière jaillit sur le garçon caché par l'obscurité, la petite releva son regard plein de désespoir. Je suis venu pour te sauver.

Ces mots sonnèrent comme une mélodie traversant ses tympans. Elle découvrit avec joie la silhouette connue de Minato, jeune garçon de son âge aux cheveux d'un blond brillant et aux pupilles azurées. Il s'agissait d'un ancien camarade de classe qu'elle avait souvent agressé quand elle était agacée. Ce faciès si bienveillant et familier la fit sourire d'émotion. Si elle n'avait pas été desséchée elle en aurait même certainement pleuré. Le cœur reprenant de l'allure, elle tomba dans les pommes une fraction de seconde, le temps que le jeune garçon se jette auprès d'elle pour la retenir. Au même instant elle redressa difficilement sa tête pour le regarder, pleine d'incompréhension. Il la rassura tout d'abord avant de la prendre dans ses bras. C'était une étreinte particulièrement chaleureuse et tendre qui la souleva pour ainsi quitter les bois pour retourner au village. La corde s'en détacha même. Kushina ne disait rien, elle n'arrivait même plus à se poser de question, elle tourna simplement les yeux vers la main visible de son sauveur. Une main qui tenait fermement ses cuisses pour qu'elle ne tombe pas. Entre les doigts du garçon, et à l'étonnement de la jeune fille, étaient en évidence quelques mèches de ses cheveux rougeâtre.

▬ Tes cheveux sont magnifiques, je l'ai tout de suite remarqué.
▬ Pourtant tu n'es jamais venu à mon secours jusque là. Répondit-elle en détournant son regard du sien.
▬ Pour la simple raison que je sais à quel point tu es forte, non seulement dans ton corps mais aussi dans ton cœur. Minato s'arrêta au sommet d'un arbre, face à la lune. C'est alors qu'il regarda la Uzumaki droit dans les yeux avec le même visage tendre. Kushina fit de même, ses joues rosies par les mots du garçon. Mais cette fois il s'agit d'un conflit qui oppose deux villages, ça n'a rien à voir avec des bagarres d'écoliers. Et je n'aurais pas..
▬ Tu n'aurais pas quoi ? Le coupa-t-elle maladroitement.
▬ Je n'aurais jamais pris le risque de te perdre.
▬ Même si je suis une étrangère ?
▬ Une étrangère ? Qu'est-ce que tu racontes ? Maintenant tu vis au village de Konoha, tu es donc devenue l'une des nôtres.

Le cœur de la jeune fille battait maintenant la chamade tandis que les larmes lui montaient aux coins des yeux. Jamais encore on ne lui avait dit qu'elle comptait, qu'elle pouvait avoir une quelconque valeur. C'est à ce moment seulement que les question se bousculèrent. Autant sur Minato que sur ses propres réactions. Elle n'osait plus parler, une boule au ventre s'était formée. C'est seulement lors de cette fameuse nuit dans les bras de Minato que Kushina ressentit pour la première fois le sentiment de bien-être absolu. C'est lors de ce sauvetage qu'elle apprit à aimer sa chevelure hors du commun et à se considérer comme une Konohajin. Ses mèches souples et rouges étaient devenues une bénédiction, elles étaient devenues « Les fils rouges du destin ». Plus jamais elle ne les couperait, plus jamais elle ne les abîmerait, pour la simple et bonne raison que ces cheveux l'avaient menée jusqu'à son âme-sœur, jusqu'à l'homme qui changera sa vie.

HRPG : RP Flash-back. 1459 mots.