Rin Nohara ... Obito lui avait trouvé un autre nom : la femme parfaite. Elle était si attentive avec lui. Les autres se moquaient de lui lorsqu'il disait vouloir devenir Hokage sous prétexte que ses capacités étaient médiocres, mais ce n'était pas son cas, à elle. La brunette l'écoutait attentivement, mieux encore, elle le soutenait. L'Uchiha faisait de son mieux pour l'épater. Devant sa bien-aimée, l'adolescent jouait les durs, faisant semblant comme si rien ne pouvait l'effrayer, lui qui est si sensible aux larmes. Le hasard avait voulu que tous les deux fassent partie de la même équipe. Inutile de vous dire à quel point notre ami était heureux, passer plus de temps ensemble leur permettrait de se rapprocher et un jour de sortir ensemble. Patienter jusqu'à la fin des temps n'était pas un souci, du moment qu'il reçoit, un jour, un doux baiser de la jolie brune.

Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, l'équipe Minato allait recevoir sa première mission. Le descendant du clan maudit courait le plus rapidement possible, pas question d'arriver en retard cette fois. Pour être sûr d'être le premier au lieu de rendez-vous, le Genin s'était levé plus tôt. En réalité, notre héros n'était pas vraiment excité par sa toute première quête, mais plutôt par l'idée de voir Rin. Le jeune ninja allait profiter de cet événement pour impressionner l'élue de son cœur, peu importe quel serait l'objectif de la mission. S'il fallait arrêter un bandit, son entraînement d'endurance porterait ses fruits et il rattraperait le vandale. Le membre du clan de l'éventail pourrait même lui en mettre plein la vue en utilisant sa toute nouvelle technique, le Katon : Gokakyu no Jutsu. Un sourire s'afficha sur son visage, il était clair que la kunoichi resterait sans voix. Tout le trajet fut comme cela, celui que l'on considère comme un raté songeait à la façon dont il allait surprendre la demoiselle. De cette manière, cet imbécile de Kakashi serait forcé d'admettre que son équipier est loin d'être un perdant. En apprenant que l'orphelin est parvenu à humilier son rival, tous le respecteraient. N'était-il pas un peu trop rêveur ? Non, maintenant qu'il avait été promu au rang de ninja de classe inférieure, les choses allaient changer, ce ne serait plus comme à l'académie.

Voilà qu'intervint la Némésis de l'Uchiha : une grand-mère ! Elle transportait péniblement ses courses. Notre ami tentait de détourner son regard, mais c'était impossible. Même en fermant les yeux, il continuait d'y penser. A côté d'elle, le noiraud savait comme tout ceci allait se terminer, c'est pour cela qu'il voulait fuir, mais quelque chose d'invisible le forçait à rester sur le chemin. Finalement, ce qui devait arriver eut lieu. Le garçon aux lunettes de protection s'arrêta à côté de la vieille dame. Il montrait un sourire aimable, comme celui des petits enfants lorsqu'ils demandent quelque chose à leur parent. Un rire nerveux sortit de la bouche de notre protagoniste, celle-ci se fourvoyait complètement. Niveau attirance, même Gai pourrait le dépasser.

Grand-mère, laissez-moi porter vos courses. Où habitez-vous ?

Sa politesse le tuera un jour ... De plus, la maison de la femme âgée se trouvait à l'autre bout du village, dans le sens inverse au point de rendez-vous qui plus est. Obito n'arrive jamais à passer devant une vieille personne sans devoir l'aider, c'était quelque chose de plus fort que lui. Beaucoup voient son côté serviable comme une qualité, bien qu'il s'agisse en réalité d'un énorme défaut. Désormais, il était clair que le Genin allait arriver en retard. Tous les vieux se mettaient sur sa route pour des raisons inconnues. Malgré toutes ses efforts, le dénouement reste identique, nous le voyons toujours en train de raccompagner un vieillard jusque chez lui. Ce dernier voulait arriver en premier pour voir Rin, mais même si elle était la chose la plus importante à ses yeux avec son rêve de devenir Hokage, un individu dans le besoin était toujours prioritaire. Sur le trajet, la dame ne cessait de lui dire à quel point son aide lui faisait plaisir. D'après cette dernière, son sauveur était un garçon adorable, le genre d'homme qui plaît aux filles. Les autres pouvaient le repousser si elles le désiraient, il n'y avait qu'une seule femme qui comptait aux yeux de l'utilisateur du Katon. Bien sûr, le descendant du clan maudit ne lui répondit pas cela, se contentant de laisser s'échapper un léger ricanement.

Après avoir déposé les charges dans la demeure de la mamie, le membre de l'équipe Minato reprit son chemin. L'Uchiha n'avait pas de montre, mais il savait que l'heure du rendez-vous était déjà passée. Il s'agissait de sa première mission et il était déjà en retard, la kunoichi de son escouade penserait sans doute que le noiraud n'est pas quelqu'un de sérieux. Notre ami courait en esquivant habilement les passants, il fallait qu'il voie la jolie brune dans moins de vingt minutes. Ceci était impossible, le ninja du clan de l'éventail n'était pas assez rapide pour atteindre l'autre côté de Konoha en si peu de temps. Il savait que ce serait impossible, mais il allait tout de même tenter. Il ne cessait de penser à sa belle demoiselle, plus le jeune homme aux lunettes de protection se rapprochait de cette dernière et plus son cœur battait rapidement. Une fois face à elle, l'adolescent lui afficherait un sourire digne de celui des top model et lui sortirait une phrase cool comme on en voit dans les films de dandy. Tout était prévu pour que la ninja médecin lui tombe dans les bras.

Cependant, une fois arrivé à destination, la demoiselle soupira, comme elle le faisait à l'académie lorsque son compagnon n'était pas à l'heure, c'est à dire à chaque fois qu'ils se rencontraient. Tout le monde était déjà là. Kakashi le regardait d'un air hautain. L'argenté ne prononça aucun mot, mais ses yeux décrivaient parfaitement ce qu'il pensait. Obito le fixait de la même façon, baisser la tête signifierait qu'il accepte que le fils du Croc Blanc lui soit supérieur, ce qui ne se produira jamais. Le maître les somma de se calmer, ils n'allaient pas commencer à se disputer dès leur première réunion officielle. Minato leur expliqua rapidement en quoi consistait la mission : stopper des chiens errants qui gênaient les habitants. Ce n'était rien de bien compliqué, celui que l'on considère comme un raté aurait pu l'accomplir seul.

Comme le dit le vieil adage, il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. La tâche s'avéra beaucoup plus difficile, un cabot mordit même la main du garçon aux lunettes de protection. Pire encore, le seul Uchiha à ne jamais avoir éveillé ses Sharingan n'avait réussi à neutraliser aucun animal, contrairement au sensei et au Genin masqué. Si encore il n'y avait que ça pour humilier le noiraud ... En effet, notre ami fut surpris par la façon dont Rin regardait le prodige. Il le connaissait bien ce regard et ce sourire, il s'agissait des mêmes qu'il adressait à cette dernière. Il ne fallut qu'un instant au membre du clan de l'éventail pour comprendre ce que cela signifiait. L'adolescente était amoureuse de Kakashi. Le Konohajin écarquilla les yeux, tous ses espoirs étaient réduits à néant, tous ses efforts auraient été vains. Le rejeton de Sakumo Hatake était un redoutable shinobi pour son âge, alors que les capacités de l'utilisateur du Katon étaient médiocres, il était normale qu'elle préfère l'épouvantail. Encore une fois, c'était à lui qu'arrivaient les meilleures choses, notre protagoniste en était jaloux. L'orphelin restait muet sur le chemin du retour, il n'arrivait toujours pas à digérer la nouvelle qu'il venait d'apprendre.

Obito avait tenté tant bien que mal de cacher sa blessure à la main, mais sa bien-aimée s'en rendit rapidement compte. Après avoir posé sa paume sur l'endroit blessé, la jolie brune utilisa sa technique médicinale afin de soigner son équipier. Le garçon le plus serviable de Konoha avait du mal à lui en vouloir, elle qui était si gentille. Sa décision était prise, il allait faire tout ce qui est en son possible pour la séduire. Cette dernière aimait Kakashi, mais le ninja pleurnicheur ne comptait pas baisser les bras, il allait conquérir la conquérir quoiqu'il en coûte, ce n'était pas un imbécile se prenant pour un génie qui allait tout faire capoter.