Une rencontre scellée par le destin... [Pv - Ayate Akito]

La fille aux cheveux roses...

La couleur rose… Dans mes souvenirs je ne crois pas qu'elle apporte le malheur, la malchance ou toute autre forme de poisse. Pourtant, c'est logique ! Il n'y a pas de rose dans les cartes, ni dans les jetons et les Ryo alors ? Pas de rose ! C'est décidé, je le proclame haut et fort, le rose porte la poisse. La preuve est là, il m'a suffit de voir un éclair rose pour me retrouver derrière les barreaux. Deux ans de cavale et de plaisirs. Que ce soit dans un bordel ou bien dans un bar, c'était une vie de rêve. Je ne me souciais pas du lendemain, à quoi bon ? Je savais que je serais libre. Je sais, j'aurais pus résister, courir aussi loin que me portait mes jambes, mais non. Cet "éclair rose" connaissait mon nom, ainsi que mon prénom. Je sais bien que je suis recherché pour quelques larcins, arnaques et autres méfaits en tout genre, mais quand même ! D'accord, peut-être un meurtre ou deux… plus tous ceux qui pourrisse dans un coin ou deux. Je devais donc éclaircir ce mystère et découvrir l'identité de cette fille. Au plus loin que je me souvienne, la seule personne qui correspond à la description… C'est une étudiante que j'ai croisé à l'académie, mais j'étais haut comme trois pommes. Nous nous étions chamaillés pendant plusieurs heures, finissant la journée en rigolant allongés dans l'herbe. En somme, une bonne journée, mais je ne lui ai jamais dit mon nom. Je n'ai peut-être pas changé depuis mon enfance. Un gamin aux cheveux rouges, c'est tout aussi reconnaissable qu'une gamine aux cheveux rouge. Tout ça pour dire que je me retrouve en prison à cause d'elle. Je me devais d'avoir une explication. Si je devais passer par les prisons crasseuses d'Iwa pour ça, alors je le ferais. Je trouverais bien un moyen de sortir au bout d'un moment. Un peu d'intelligence et le tour est joué.

Pour l'heure, j'avais d'autres problèmes à réglés. J'étais complètement lessivé. Je me doutais que mes gardes n'allaient pas me laisser tranquillement rejoindre la prison sans rien me demander. J'ai eu droit à un millier de questions, toutes sensiblement identiques. Ils voulaient savoir ce que j'avais bien pus faire avec Jiro et ses hommes, surtout pour les tuer au final. Au pire, ce n'était que des criminels, mais ils semblaient plus importants vivants que morts. Deux jours de silence, pas même un cri, une plainte, je ne leur donnais rien. Je gardais mon sourire narquois fixé sur le visage, attendant patiemment qu'ils lâchent prise. Ce fut le cas, ne réussissant pas à me soutirer la moindre information, ils m'emmenèrent dans les prisons d'Iwa. J'allais surement croiser la donzelle aux cheveux roses et surtout, mettre un nom dessus. Je n'avais même pas vu son visage, à peine quelques formes me revenaient en mémoire. C'était peut-être une moche ou bien une naine… les deux ? Nan, impossible. Dans mes souvenirs, c'était une gamine plutôt mignonne, c'était limite si j'en pinçais pour elle d'ailleurs. Enfin, je m'égare là. Mes gardiens avaient eut vent de mes envies récurrentes de fuites, par conséquent, j'étais sous haute protection. Mais je ne faisais pas de zèle, je restais calme et je me laissais sagement embarquer. L'état des prisons était déplorable, mais que demander de mieux d'une prison. Même les endroits les plus miteux que j'ai fréquentés n'était pas aussi crasseux. Pourtant, je me suis réveillé dans des endroits bien pires qu'une prison.

Appeler ça la chance, le destin, la malchance ou je ne sais quel autre forme de superstition, mais je me retrouvais dans la cellule voisine de l'éclair rose. Quelle chance, n'est-ce pas ? En fait, je commençais déjà à regretter. Mais ça, j'allais le découvrir petit à petit. Il me jetait comme un vulgaire chien dans ma cellule, tout en ricanant. J'enlevais la poussière, puis je leur tirais simplement la langue en leur faisant un geste "amical" avec mon majeur. Puis je m'écrasais au fond de ma couchette, adossé au mur. Je soupirais déjà et j'en avais marre. J'avais en tête un million de plaintes que j'aurais été ravi de partager avec mes geôliers. Mais ce qui m'intéressait plus, c'était la cellule voisine. Là où la fille aux cheveux roses est détenue. Grâce à un effort surhumain je m'extirpais de ma couchette pour tenter de communiquer avec elle.

- C'est donc toi la fille aux cheveux roses, n'est-ce pas ? Quelle autre idiote aurait les cheveux roses… Je sais qu'elles se bousculent toutes pour m'avoir, mais tu étais vraiment obligée de gueuler mon nom comme ça ? Regarde où je me retrouve à cause de toi ! Je crois que ma chance à finie par tournée… à cause de toi.

Je n'étais pas très gentlemen en m'adressant à elle. Je lui parlais avec beaucoup d'indifférence, voir d'ennuis. Je n'étais pas forcément heureux d'être là, je n'allais pas le cacher. Elle était responsable de mes malheurs, moi, qui ai toujours vue la chance me sourire. Je me retrouve derrière les barreaux, elle est belle la liberté… Je reviens au point de départ, tout ça à cause de cette fille et de ma curiosité. Qu'avais-je fait pour mériter un tel sort ? Bon, d'accord, je n'ai pas mené une vie calme et paisible depuis deux ans, mais faut bien profiter de la vie. Neuf ans d'enfermement ça laisse des traces. Je n'allais pas entrer dans le droit chemin une fois dehors, il y avait peu de chance que ça arrive. Mais je n'aurais jamais imaginé me retrouver en prison. À cause d'une fille, possible, mais là ça va bien plus loin que ça.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

La jeune fille se réveilla en sursaut. A l'étage au-dessus, deux hommes se disputaient. Elle regarda autour d'elle, l'air hébété. La pâle lueur du petit matin qui passait au travers du soupirail n'éclairait qu'un bout du mur ladre. Engourdie de froid matinal, elle se releva, bousculant au passage les restes de son repas de la veille. Comme tous les jours, elle se mit assise devant les barreaux de sa petite cellule et regarda simplement ce qui se passait. A cette heure, rien de spécial ne se déroulait. Toute une journée passa, habituellement vers 18 h 30, son repas devait arriver. Cette fois, une heure passa sans que celui-ci ne vienne. Elle s'impatienta. Au bout de quelque temps, un vieil homme se présenta devant la cellule, à moitié saoul. L'odeur d'alcool sentait a plein fouet, il posa violemment le repas à terre, cassant l'assiette en passage et repartit aussi vite. La jeune prit en bouche son pendentif. Lorsqu'elle était jeune, on lui avait interdit de se ronger les ongles, depuis elle mordillait son pendentif. De longues minutes, de l'humidité dans l'air et une vague de chaleur inconnue. Ce n'était pas le meilleur des conforts mais en même temps ce n'était qu'une cellule. Si la jeune fille avait faim c'était raté. De toute façon ce n'était pas le cas et de sa main elle piochait les morceaux de vaisselle brisés au sol pour les jeter plus loin. Manquerait plus qu'elle se blesse malencontreusement dessus. Se redressant pour se mettre face à son lit, elle retirait soigneusement les bandages qui couvraient sa poitrine pour les laver dans une bassine d'eau, présente dans le coin de la pièce. Une fois finit elle se passait à nouveau les bandages autour du buste, couvrant ses blessures. Elle fit de même avec les autres pansements qu'elle avait sur le corps. Ses longs cheveux étaient noués sur sa tête en un chignon fait plutôt à l'arrache.

Décidément, elle n'était pas faite pour la vie en prison. C'était ce qu'elle se disait en se regardant. Une femme se définit par l'aspect qu'elle dégage, et l'aspect était quelque chose d'important pour la Rose. Or, couverte de saleté, elle ne pouvait être charmante comme elle avait l'habitude de l'être. Des cheveux sales, poussiéreux et des bandages en guise de vêtement. C'est vrai qu'il faisait chaud, mais de là à se balader avec un simple bandage qui lui couvre la poitrine, c'était tout juste. Ses journées se résumaient à écrire dans un journal. Celui-ci était loin d'avoir l'aspect d'un journal, il était vieux et les pages commencèrent à se déchirer. Mais c'était nettement suffisant pour noter le peu de choses qu'il se passait dans une cellule de prison. A part compter le nombre de détenu, c'est vrai que c'était plutôt calme. Même à l'intérieur du bâtiment, c'était rare qu'une grosse bagarre n'éclate, c'est plutôt bien surveillé. Il y a bien quelqu'un qui est passé et qui avait marqué le regard de la donzelle. C'était ce garçon, celui avec les cheveux rouges qu'elle avait remarqué quelques jours plus tôt lors de l'assassinat. Elle le connaissait d'une vielle querelle d'enfant et sans le savoir pourquoi, elle était très heureuse de le voir. Lui pourtant ne semblait pas si enjoué que ça et pendant un long instant il semblait indifférent à tout ce qu'il se passait. Il lui fallut quelques heures avant de se redresser et venir s'approcher de la cellule de la fille pour lui parler, sans pour autant être.. content.

▬ C'est donc toi la fille aux cheveux roses, n'est-ce pas ? Quelle autre idiote aurait les cheveux roses… Je sais qu'elles se bousculent toutes pour m'avoir, mais tu étais vraiment obligée de gueuler mon nom comme ça ? Regarde où je me retrouve à cause de toi ! Je crois que ma chance à finie par tournée… à cause de toi.

Une rencontre scellée par le destin... [Pv - Ayate Akito] 1389300697-look-ii

Elle fronçait les sourcils, il avait osé l'insulter. Ca ne changeait pas de la dernière fois qu'il s'était parlé. Il l'avait déjà traité de par le passé et ça semblait être sa tasse de thé. La jeune fille restait accroupit contre le mur, le regardant de loin sans pour autant lui répondre. Ses poings se serraient doucement et soudainement elle se relevait pour se précipiter contre les barreaux qu'elle attrapait vivement en main. Sur son visage s'exprimait la colère et la tristesse. Elle ne voulait pas être là et encore moins être coupable de son emprisonnement à lui aussi. Tandis que ses mains serraient fortement les barreaux, elle grognait de colère, ne pouvant traverser ceux-là. Une main passa pourtant à travers tentant alors de le frapper par la même occasion. Les deux cellules semblaient être collées l'une à l'autre, et un gardien s'était rapproché, incertain du comportement de la Rose envers son voisin. Akito finit tout de même par lâcher prise en se laissant tomber assise à terre en soupirant. Ca ne servirait à rien de s'énerver dans ce genre de situation.

© Spiky Rose

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Sa réaction n'était pas habituelle, elle qui d'habitude avait toujours le sourire aux lèvres quand il s'agissait de faire de nouvelles connaissances. Et de plus elle avait l'air de plutôt l'apprécier, ce Shin.. Depuis l'assassinat du clan Ayate, lorsqu'elle avait crié avec toute la force que ses poumons pouvaient lui donner son nom. Ce nom, elle l'avait eu en désirant l'avoir, elle avait fouillé lorsqu'on lui avait administré une mission dans les documents du Tsuchikage et de là lui était parvenu un nom ainsi qu'un prénom. Yukata Shin, un scélérat qui avait eu quelques problèmes avec le village suite à des assassinats et plusieurs autres délits. À première vue il n'avait pas réellement l'air menaçant, pas plus que la Rose en tout cas, mais c'est vrai qu'il devait bien cacher son jeu. Il souriait puis paraissait indifférent avant de sourire à nouveau. Impossible de dire à quoi il pensait réellement. Tandis que la rose continue de tirer en quelque sorte la gueule et que ses deux améthystes ne cessaient de briller une sorte d'émotion incompréhensible, elle se redressait. Le regardant étrangement comme s'il était une sorte d'animal qu'elle ne connaissait pas. Ce n'est même pas comme si c'était la première fois qu'elle sortait de chez elle ou qu'elle le rencontrait. Non, par le passé ils s'étaient déjà parlé tous les deux, alors qu'est ce qui la gênait autant ?..

Il parlait et ce n'était pas pour autant qu'elle ne l'écoutait. C'est vrai qu'elle appréciait le regarder, ce garçon avait quelque chose de particulier que la jeune fille n'avait pas vu depuis longtemps. Son aura émettait quelque chose de commun à la Rose, certainement une haine particulière envers ce monde qui ne lui a pas donné ce qu'il désirait. Finir en prison ? Qui aurait choisi cette option plutôt que de fuir le village et vivre pour soi-même. C'était certainement ce qu'il avait fait, d'après ce qu'il affirmait. Puisqu'il disait qu'elle était responsable de son arrestation. L'assassin du clan Ayate c'était Akito Ayate en personne, et non quelqu'un d'autre alors pourquoi avait-il finit à son tour enfermer derrière les barreaux. C'est malheureusement une question que les deux prisonniers se posaient. Shin était tout simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. Au fond, la jeune fille à la crinière rose ne voulait simplement que de l'aide. Ça ne changeait rien au fait qu'ils en auraient certainement tous les deux pour un moment. Une autre question trottait dans la tête de la fleur à ce moment-là. Comme se faisait-il qu'autant de ninjas de l'unité spéciale se trouvait là à ce moment-là ? Akito n'avait pourtant rien dit à personne de ce qu'elle comptait faire. Cela restait un mystère pour la Rose, impossible à résoudre tant qu'elle ne sera pas sortie de là. Pendant ce temps, Shin continuait de parler seul. Il était assez étrange sur les bords. Penchant la tête de côté, elle l'observait tout aussi bizarrement jusqu'à ce qu'il se lève pour passer sa main à travers les barreaux. Il fallait être fou pour faire ça, ou bien un imbécile finit. Mais il le fit.. Tandis que la donzelle continuait d'observer cette étrange main. Ça faisait une éternité qu'on ne lui avait pas tendu la main.

▬ - On reprend tout depuis le début, d'accord ? Moi c'est Yukata Shin, mais ça, tu le sais déjà. En revanche, j'ignore qui tu es… Aurais-je le plaisir d'avoir le prénom d'une délicieuse créature comme toi ?

C'était sorti comme un « Eh oh, tu m'écoutes ? » Elle aurait pu hurler et lui sauter à la gorge, contrairement à ça elle continuait de grogner avant de s'arrêter soudainement. La fin de sa phrase était comme un pétillement, un calmant pour la bête sauvage qu'elle était. Sa voix était douce et pourtant si masculine à la fois. Il souriait et contrairement aux autres fois, cette fois-ci il était des plus sincères. La jeune Rose se relevait difficilement et titubant jusqu'à sa main qu'elle regardait jusqu'à la dernière minute elle l'a pris entre ses deux mains froides. Tremblant légèrement, elle se mit tout doucement à sourire. Sa main était chaude et douce, en la serrant tendrement, elle relevait le regard vers lui. Enfin décidé à lui répondre, le son qui sortait de sa gorge était faible et à peine distinguable, pourtant elle brillait.. Elle était tendre. Akito faisait enfin découvrir le doux timbre de sa voix. Mais c'était si léger qu'on avait l'impression qu'elle avait honte de parler.

▬ Ta main.. Elle est chaude..

Elle lâchait doucement sa main pour la poser sur l’un des barreaux qui séparait les deux cellules de quelques centimètres. Tandis qu’elle souriait toujours aussi tristement, sa deuxième main se déposait sur son buste. Cette fois-ci plus confiante, elle ajouta :

▬ Akito.. Ayate, Akito.

La douce voix d'une rose

Yukata Shin & Ayate Akito

Il est clair que j'aurais pus avoir quelques ennuis en passant ma main à travers les barreaux… Je n'avais pas pensé à ce léger détail. Heureusement à cet instant, les gardes avaient détourné le regard. Mais le rapprochement de deux prisonniers allaient surement attirer l'attention, je devais faire attention. Mais c'était nécessaire, je ne supportais pas de voir cette jolie fille aux cheveux roses si triste. Je ne suis pas un grand sentimental, ni très sociable, mais je reste un homme. Il y a certaines choses susceptibles de m'atteindre, tout dépend du contexte. Une fille triste dans une prison par exemple… Bon, qui serait heureux dans un tel endroit sérieusement. Moi ? Oui, mais moi j'ai vécu dans une prison, peu importe où je suis, je garderais toujours la même expression. Ce n'est pas en tirant la tronche qu'on va sortir plus vite de là, alors autant être patient. La jeune fille me serra timidement la main, la sienne était glaciale, tandis que la mienne semblait douce et chaude à priori. Elle devait être ici depuis plus longtemps que moi et ça, même si nous avons été arrêtés presque en même temps. En parlant de ça, j'ignorais ce qu'elle avait fait pour mériter un tel sort. J'enlevais ma main juste à temps, au moment où un garde se tourna vers moi. Je le saluais avec un grand sourire, avant qu'il reprenne sa ronde. Je n'allais pas me plier aux règles, ce n'est pas fait pour moi ce genre de choses. Je suis un homme libre… enfin, sur mes dix mètres carré, je suis libre oui. Je reportais aussitôt mon attention sur la jeune fille aux cheveux roses, qui avait maintenant un nom. Ayate Akito… Le nom des Ayate ne m'était pas inconnu, un clan plutôt bien connu au Pays de la Terre. Rien à voir avec les Yukata, je ne sais même pas si quelqu'un les connais. Après tout, ça joue en ma faveur. Il vaut mieux être invisible, la célébrité n'est pas très bonne pour les affaires que je mène.

La voix de la jeune fille me resta un instant dans la tête. Elle était faible, mais on pouvait y voir une légère douceur dans celle-ci. Le fait d'entendre le son de sa voix m'avait même fait sourire. J'ai cru un instant qu'elle était muette ou bien qu'elle ne savait que grogner. Ce qui limite les échanges. Bon, deux phrases pour une dizaine de mots, ce n'était pas encore ça, mais je finirais par la faire sortir de sa coquille. Quitte à être enfermé ici, autant rendre le quotidien plus agréable. Mon autre voisin de cellule est un homme grassouillet, haut de plus de deux mètres et à l'air… ahuri. Le genre de brute épaisse sans cervelle en somme. Je préférais nettement la compagnie de cette fille. Bon, il y a cinq minute de ça, j'étais le pire des salauds, mais j'ai rattrapé le coup avec brio je trouve. Je sais y faire avec la gente féminine… enfin je crois. Il me faut une motivation, voilà tout. Elle était toujours aussi triste, ce qui était vraiment dommage, ça gâchait le tableau.

- Pourquoi es-tu si triste Akito ? Surement la raison de ta présence ici… Remarque, qui serait heureux d'être derrière des barreaux. La bouffe est surement dégueulasse, il fait froid, ça pue et le voisinage est… ça ne vaut même pas la peine de s'y attarder. On n'est pas comme eux n'est-ce pas ? Toi et moi on a quelque chose de plus…

J'affichais un large sourire, à la fois étrange et dément. Elle ne pouvait nier mes propos et je ne parle pas du fait qu'on se connaisse. Bien que nous méritions tout deux notre place en ces lieux, nous étions des oiseaux qui aspire à la liberté et rien d'autre. Je pouvais le lire dans son regard. La prison n'était pas fait pour elle, tout comme moi, mais je ne le montrais pas aussi bien qu'elle. J'avais appris au fil des années à dissimuler ce que je pense, c'était ma seule façon de survivre. Attendre plus de neuf ans pour se venger, cohabité avec ceux que vous détester le plus, vouloir leur mort chaque jour, chaque minute, chaque seconde de votre existence. Être ronger un peu plus chaque jour par la haine. Vouloir quelque chose qui n'est pas accessible. Tel avait été ma vie. Mais si on oublie ce passage par la prison, je m'en suis plutôt bien sortie.

Soudain, un garde s'approcha de ma cellule. Rapidement un vieillard le rejoignit. Je m'approchais de lui avec un sourire narquois sur le visage. Ce qu'il n'apprécia pas. Il saisit alors l'assiette des mains du vieux et la jeta… D'un geste rapide et agile je me précipitai vers le point de chute de l'assiette et je la rattrapais. Je me relevai alors en souriant, histoire de défier un peu plus mon geôlier.

- Allons l'ami, pourquoi tant de mépris à mon égard, hein ? Déjà que la bouffe est dégueulasse, on pourrait au moins avoir un service convenable.

- C'est ça, fait ton malin petit. Tu ne le feras pas longtemps…

- On pari ?

Tandis que j'affichais un sourire carnassier, il grogna, mais préféra s'éloigner de la cellule sans un mot. J'aurais surement la chance d'avoir ses représailles d'ici peu de temps. Lorsque je dormirai par exemple. Dommage pour lui, je dors très peu. J'ai depuis longtemps perdu l'envie de dormir. L'immonde pâtée qui me servait de repas sentait… c'était tout simplement immonde. Qui irait manger cette saleté ? J'avais mangé bien pire, mais j'avais habitué mon palet à de délicieux mets durant ces deux dernières années. Je déposais l'assiette sur un coin de mon lit, de toute façon, c'était froid. Je pouvais voir que dans la cellule d'Akito, la bouillie verdâtre était étalée sur le sol. Elle semblait avoir droit au même traitement que moi.

- Si tu as faim, n'hésite surtout pas, dis-le, personnellement je crois que je vais sauter un repas ou deux…

Je ricanais légèrement pour tenter de détendre l'atmosphère toujours aussi pesante. Je ne pouvais pas m'en empêchais, même dans les pires situations, je pouvais garder le sourire. Je dois tenir ça de mon père, même au moment de sa mort, il avait le sourire. J'étais toujours à l'affut d'informations, car pour moi, le savoir c'est le pouvoir. Pourtant, je ne brusquais pas Akito. Elle semblait être une rose fanée, perdant peu à peu ses pétales par manque de soleil. Le soleil représentant la liberté bien sûr. Nous n'étions pas faits pour être enfermés, notre place était dehors, quoi que nous ayons fait pour être ici.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Elle avait les mains froides, c'est vrai, mais ça ne changeait pas que dans la prison il faisait drôlement chaud. C'était au beau milieu du pays de la Terre aussi, la chaleur n'était pas vraiment étonnant mais ce n'était rien comparé à Suna. Certes il faisait plutôt bon. Ce qui était plus désagréable c'était l'humidité, il pleuvait parfois. Le jour de l'assassinat du clan Ayate par exemple, il pleuvait à torrent. La température de la pièce n'y été pour rien en ce qui concernait les mains de la jeune fille, elle avait certainement attrapé un truc dans l'air et s'en suivait une maladie. Elle avait la sensation d'avoir chaud, qu'il faisait bien plus chaud que d'habitude et que c'était la raison pour laquelle elle n'était habillée que d'un bandage. Certainement une grosse fièvre suite aux événements récents. Et ce n'était certainement pas les gardes de cette cellule qui vont lui apporter de quoi se rétablir, manquerais plus que son état empire pour devenir à la limite du mortel, et ça les arrangerait d'autant plus. Une cellule se libère et un assassin en moins. Une fièvre peu rapidement dégénérer, et ça même Akito le savait.

Il ne l'a coupa pas lorsqu'elle se mit à parler, le son faible de sa voix était tout aussi triste à la fois qu'heureux. C'était bien la première fois que quelqu'un l'incitait à parler ou à faire entendre sa voix. Elle à qui on demandait sans cesse de se taire plutôt que de dire des bêtises. Shin l'écoutait tout simplement, sagement tout en se mettant à sourire comme un enfant à qui l'on vient d'autoriser quelque chose. A ce moment-là, une fois qu'elle venait enfin de donner son prénom, il lui demanda la raison de sa tristesse.. Pourquoi ce regard, pourquoi cette mine.. La prison ? Non, c'était bien plus compliqué que la prison. Finir ses jours enfermés, à quoi bon être triste pour ça puisqu'elle avait enfin eu la vengeance tant désirée. Elle se tournait, lui faisant dos un instant. Comment lui dire ce qu'il s'était passé sans paraitre bête, lui qui était pourtant là, il devait normalement avoir vu la scène.. Pourquoi ce n'était rien de ça. Il était tout aussi dans le doute que tous les autres au sujet de la mort du clan Ayate. Il ajoutait qu'eux deux avaient quelque chose de plus que tous les autres, qu'ils n'étaient pas pareils.. Ses poings se serraient doucement, fronçant les sourcils avant de se tourner vers lui. Certes, elle était énervée, mais c'était loin de l'être contre lui. Elle attrapait un bouquin qui était par terre avant de s'asseoir, commençant à écrire dedans.

Jour 6

Journal, ça fait longtemps que je ne t'ai pas pris en main dis donc, j'ai dû sauter la journée d'hier car je me sentais trop mal pour écrire quoi que ce soit, j'ai dormi toute la journée je crois. Je commence à avoir de plus en plus chaud, pourtant mes mains sont froides, je l'ai su en touchant les mains de Shin.. Ah oui, j'ai enfin pu retrouver Shin. Pas dans les meilleures conditions d'ailleurs puisqu'il vient de me rejoindre dans la cellule d'à côté. Si tu savais à quel point je suis heureuse.. Je me sens beaucoup moins seule, il me sourit et ça me fait plaisir, j'ai l'impression d'enfin me sentir humaine. Il m'apporte de l'attention et ne me dévisage pas à cause de mes cheveux roses. Mais.. Attend, il vient d'attraper une assiette qu'on lui a jetée dessus. Enfin, un peu comme la mienne qu'on a jetée au sol sans que je puisse tenter de l'attraper. Il parle au garde et ce n'est pas vraiment la joie, je me demande d'ailleurs pourquoi le garde à dit cela.. Certainement des bêtises encore pour nous faire peur, j'ai l'habitude à force des menaces. Il avait déposé calmement l'assiette en me proposant celle-ci au cas où j'avais faim. Malheureusement cet endroit est coupe faim, et même si sa proposition était des plus gentilles, je n'avais pas envie de l'accepter. Je lui fis simplement non de la tête

Déposant son livre à côté d'elle se mit dos aux barrières qui séparaient leur deux cellules, lançant un rapide regard derrière elle, ses cheveux écarlates était d'autant plus mystérieux que sa crinière rose, bien qu'attaché en chignon paraissait bien plus courte que la réalité. Si les gardes devaient agir à nouveau pour les séparer, la jeune fille ne serait pas aussi sage qu'elle ne l'était jusqu'à maintenant, usant de la force si nécessaire mais il était hors de question qu'on lui retire son seul compagnon. A nouveau, elle faisait briller sa voix, cette fois plus confiante de ce qu'elle disait.

▬ Dis Shin.. Tu te souviens de moi ?.. Ou c'est la première fois que tu aperçois cette Rose ?.. Moi, je m'en souviens particulièrement. A cause de toi, je me suis faite engueulée d'avoir raté l'école. Il faisait beau cette après-midi, un beau soleil dans un ciel magnifiquement bleu. Le matin même il avait plu, pourtant, il faisait si beau et quand tu es partis et que je suis rentrée, il s'est remis à pleuvoir.. Dis-moi que tu t'en souviens.

Souvenirs, souvenirs...

Yukata Shin & Ayate Akito

La jolie rose refusa mon assiette et entre nous, comment lui en vouloir ? Même le plus affamé des chiens n'en voudrait pas de cette bouffe immonde. Je saisissais l'assiette et je la fis glisser sur le sol pour qu'elle s'arrête devant la porte. Tout ne ce passa pas comme prévu et l'assiette fil quelques pirouette avant de s'éclater devant l'entrée. Cela ressemblait étrangement à la cellule de ma voisine, ce qui me fit rire un instant. En parlant de ma voisine, elle avait saisit un journal, le temps que discute avec le garde, ça ne m'avait pas échappé. Un journal intime ? Ici ? Intéressant, ça aurait été drôle de lire le contenu de ce bouquin. J'étais peut-être dedans… Oh oui, je suis sans aucun doute l'objet de ses fantasmes les plus inavouables. Mais je n'avais toujours pas de réponse et je restais dans l'ignorance. Je ne pouvais pas la forcer à me parler, je n'avais pas envie d'user de mes habituelles ruses pour la rendre bavarde. Ce n'était pas comme ça que je voyais les choses. Allez savoir pourquoi je suis si gentil avec elle. Surement parce que c'est l'une des rares personnes à m'avoir connue alors que je n'étais qu'un enfant. Cet enfant plein de vie et qui aimait s'amuser pour n'importe quoi. D'ailleurs, en parlant de ce passé, elle enchaîna sur le sujet. Ce qui me surprit, c'est qu'elle semblait être très attachée à cette journée passé ensemble. Moi, je me souviens de tout, mais ce n'est pas pour les mêmes raisons. J'ai besoin de garder certains souvenirs intact pour me rappeler de ma famille. Elle me conta alors ses impressions sur cette journée. Pendant qu'elle discutait, je m'adossais à mon tour aux barreaux. Me postant alors juste derrière elle. Je fermais les yeux, pour me souvenir et il faut avouer que c'était une journée agréable. Lorsqu'elle termina sa petite histoire, j'ouvris à nouveau les yeux et avec un large sourire je lui répondais.

- Le moucheron rose à bien grandit…

Je ne pus m'empêcher de rire. Ces paroles devaient surement suffit à répondre à sa question, puisque c'est ainsi que je l'avais appelé lors de notre première rencontrer. J'étais déjà un sale gosse et ça n'a pas beaucoup changé de ce côté-là. Mais je n'arrivais pas à comprendre comment on pouvait s'attacher autant à un tel souvenir. Sa voix, toujours aussi douce, laissait penser que c'était une journée importante dans sa vie. Nous n'étions que des gamins et je ne l'ai jamais revu, enfin jusqu'à ce que je la recroise par hasard. Ce qui m'a valut ce passage en prison d'ailleurs. Si je ne pouvais pas éclaircir le mystère qui plane sur sa présence ici, je pouvais surement en savoir plus sur cette fameuse journée.

- Je t'ai à peine aperçu lorsque tu as hurlé mon nom et quand j'ai vue les gardes se ruer sur moi, j'ai tenté de m'enfuir, je n'avais pas fait le rapprochement. Bon, des filles aux cheveux roses je n'en ai pas croisé des tonnes… en réalité une seule, toi. Mais je n'étais pas sûr que la petite peste était la même peste que j'aie vu ce jour là.

Le terme "peste", n'était pas dit comme une insulte, pour moi en tout cas. Elle était une peste, j'étais un sale gosse, c'était surement la raison de cette entente si soudaine. Le destin à toujours eut un sens de l'humour très prononcé en ce qui me concerne. À croire qu'il aime s'amuser avec moi. On pourrait croire qu'il m'apprécie à force, mais j'en doute. Il a juste trouvé un imbécile avec lequel il peut jouer. Pourquoi moi ? Aucune idée, mais encore aujourd'hui, il semble bien se marrer. Ayate Akito… j'ignorais son nom à l'époque et je ne le connaissais pas non plus à mon arrivée. Pourtant, elle semble à nouveau croiser ma route. Coïncidence ? Non. Malgré les lieux, c'était bien la première fois que je pouvais lui parler. Les souvenirs d'enfances ne sont pas suffisants pour construire quelque chose. Puis je me lâché, balançant ma question comme une bombe.

- Dis-moi Akito… pourquoi ce souvenir est-il si important à tes yeux ? Si tu t'es fait engueuler ce jour-là, tu aurais peut-être préféré l'oublier. Au lieu de ça, tu te souviens même de la soirée pluvieuse...

D'ailleurs, ce passage m'avait fait sourire. Dès que je l'avais quitté et qu'elle était rentrée chez elle, il s'était mis à pleuvoir. Était-ce un indice ? Pour me faire comprendre que j'ai été un véritable rayon de soleil dans sa vie ce jour-là. Houlà… ce serait un peu fort quand même. Je n'avais pas autant de succès à l'époque, je doute lavoir charmé depuis tout ce temps. En tout cas, le fait qu'elle se souvienne de moi allait dans le sens de cette hypothèse. Mais je ne pouvais pas y croire. Je n'avais rien de spécial à l'époque et encore aujourd'hui, je n'ai rien de spécial. Oh bien sûr, comme je l'ai dit, je ne suis pas comme ces criminels. Elle et moi avons quelque chose de plus, mais je parlais de la vie que nous avons eut. C'est ce qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. Les choses auraient put être différentes, mais aurions-nous été plus heureux pour autant. Il faudrait pouvoir tout recommencer pour être sûr. Mais je n'ai pas le temps et encore moins l'envie de tout recommencer à zéro.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Sa présence dans le dos de la jeune fille l'a fit frémir alors qu'elle tremblotait légèrement du froid des barreaux. Elle parlait en serrant sa main sur l'un de ses genoux, rassemblés contre son corps. Laissant sa tête tomber en arrière, elle sentait sa présence par le contact de ses doux cheveux traverser les fers pour caresser ses épaules. Alors qu'elle finit de raconter ses souvenirs, ce petit morceau de nostalgie figurant sur l'histoire d'une pauvre Rose. Une rose qui n'avait malheureusement plus d'épines. µCe qui semblait le plus étonnant, c'est qu'elle se souvenait parfaitement de cette chevelure écarlate, alors qu'elle avait pourtant juré de lui faire regrette ce surnom ridicule qu'il lui avait donné. C'est vrai, elle aurait pu le tuer et de toute façon elle ne l'avait jamais revu depuis. Ce surnom, jamais elle ne l'oublia et encore aujourd'hui elle revoit son visage, rongé par la colère, lui crier dessus. Moucheron Rose ! Moucheron Rose ! Ils n'étaient que des enfants après tout. Ca le faisait certainement rire, Akito le sentait un peu plus heureux. Malgré leur présence en prison, aucun des deux n'étaient véritablement tristes de leur sort et plutôt, au contraire heureux de se retrouver tous les deux dans le même bordel. A ce moment-là, il prit la parole après un instant plutôt calme où seule la voix cristalline de la Rose se faisait entendre. Il semblait plutôt étonné qu'elle en parle, ou plutôt, il ne s'y attendait pas vraiment.

▬ T'as dis quoi là?.. Tu m'as appelé comment?..

Elle se mit à rire de bon cœur, alors la réponse était oui. Il se souvenait de ce qu’il s’était passé le jour de leur rencontre. Une rencontre bien commune, puisqu’à la base ce n’était qu’une bousculade dans la rue qui avait continué en chamaillerie puis en course poursuite rigolote à travers le village. Deux enfants qui essayent tant bien que mal de s’amuser, alors que chacun de leur côté n’avait pas forcement une vie toute rose (lol rose). Etrangement, bien qu’ils vivaient tous les deux dans le même village, ils ne s’étaient jamais recroisées par la suite. Akito trainait souvent dans les rues à sa recherche, priant de bousculer à nouveau quelqu’un par accident et ça, depuis ce jour-là. Alors elle cherchait, cherchait encore et encore sans croiser une seul tignasse rouge sur son passage. Qu’elle pouvait haïr le monde lorsque celui-ci ne lui donnait pas ce qu’elle désirait. Sans savoir qu’en fait, elle ne le reverrait plus avant un long moment. Mais ça.. Elle ne l’apprit que bien plus tard, c’est-à-dire ici même, en prison. Alors qu’il était contre son dos, elle se redressait un peu plus pour tenter de coller sa tête à la sienne, souriant légèrement et glissant une main en arrière derrière les barreaux. Il parlait, lui demandant comment se faisait-il qu’elle se souvenait.. Même des détails inutiles. C’est vrai, elle se le demandait aussi.

▬ Je n’ai cessé de penser au jour où je te retrouverais... Depuis que tu es parti ce soir-là. Cette chevelure rouge, je désirais tant la revoir.

Pourquoi accordait-elle autant d’importance à un jeune garçon qu’elle n’a croisé qu’une seule fois dans sa vie ? C’était bien là la question. Il semblait pareille qu’elle, en quelque sorte. Un vécu sentimental de la même tournure, que ce ne soit par le même vécu est une chose mais qu’il ressente la même chose en était une autre. Elle cherchait sa main de la sienne, l’attrapant alors doucement sans se retourner. Il avait dit plus tôt qu’il était différent des autres détenues de la prison d’Iwa. Certes, mais en quoi étaient-ils différent et pourquoi eux deux ? Toujours à se poser des questions, cette jeune rose. Elle serrait ses doigts contre sa main, récupérant par la même occasion un peu de chaleur. Akito se mit à rire légèrement, laissant passer presque un doux son de sanglot. C’était assez étrange comme voix, elle tremblait..

▬ Jusqu’à ce que je tue mes parents.. Ainsi que mon clan.. Je ne m’attendais pas à te revoir et certainement pas ici. Tu es venu ce jour-là, tu m’as bousculé et traité de moucheron rose.. Je me suis dit que tu ne valais pas plus que les autres. A me détester pour une simple couleur de cheveux. Mais non, tu as finalement joué avec moi et tu étais gentil.. Tu m’as accepté pour ce que j’étais.. Tu étais enfin le seul à m’accepter.. Je ne pouvais que.. T’aimer..

Titre du RP

Yukata Shin & ... & ...

Les paroles de la Rose résonnèrent telle une douce mélodie. De la gentillesse… Voilà bien longtemps que je n'avais eu droit à ce genre d'attention. En prison, je passais mon temps à jouer un rôle et à manipuler les autres. Je n'avais pas de réelles émotions et les autres ne s'attardaient sur mon cas. Je n'étais qu'une arme, un grigri qui rapportait gros à un malfrat de bas-étages. Puis durant mes deux ans de cavale… Je n'avais pas vraiment le temps de m'attarder sur ce genre de choses. Tout est tellement faux dans ce monde. Les gens vous sourient, mais vous jugent dès qu'ils rentrent chez eux. Tout le monde croit vous décrypter dès le premier regard, mais ils se trompent. On ne peut pas sonder l'âme de quelqu'un d'un simple regard. Même les yeux les plus puissants de ce monde ne peuvent voir réellement la nature d'un homme. Le monde est constamment en train de changer et les gens aussi. Mais les paroles d'Akito ne sonnaient pas faux, bien au contraire. À l'extérieur, j'aurais surement rigolé à de telles paroles. Préférant me cacher derrière le rire, plutôt que d'avouer que sa me plais, d'entendre ce genre de choses. En prison, c'est différent et tout ceci n'est pas le fruit du hasard. Il faudrait être aveugle pour y voir une simple coïncidence. Même s'il est vrai que j'ai provoqué ma chute, je ne m'attendais pas à me retrouver dans le même trou que la fille aux cheveux roses. Ce n'était pas si mal finalement, je me retrouvais avec une jolie fille en prison. De plus, elle était différente des autres et rien que pour ça, elle avait toute mon attention.

Mais si ses paroles étaient douces, il y avait un passage bien plus sombre. La destruction de son clan et la mort de ses parents… Comment quelqu'un de normal réagirait à ça ? Ils préféreraient surement fuir. Personnellement, je préfère analyser la situation et voir les choses sous un autre angle. Akito avait surement ses raisons pour agir de la sorte. Je n'ai pas tué mes tortionnaires par fantaisie, uniquement pour me venger. Je pouvais donc aisément comprendre la haine qui peut parfois habiter notre cœur. Ce n'est pas nous qui avons un problème, mais le monde dans lequel nous évoluons. Pour la suite, la Rose devenait presque attachante. Saisissant délicatement ma main, je me laissais faire, saisissant moi aussi sa main au passage. C'était si… étrange. Un contact humain sans arrières pensées, ni manipulation ou bien centaine Ryos. Je ne pouvais que me laisser faire. Voilà trop longtemps que j'avais erré. En réalité, je n'avais jamais quitté ma prison et je ne faisais que regarder en arrière. Il faut qu'un moucheron rose vienne vous tourner autour, pour réaliser certaines choses… amusant. Je laissais un léger blanc, le temps d'analyser tout ce qu'elle m'avait dit. Puis je me décidais enfin à répondre, toujours en tenant sa main.

- Nous trainons tous notre passé, comme les chaînes que nous avons aux pieds. Tu as tué ton clan, ainsi que tes parents. Quant à moi, j'ai vécu en tant que prisonnier la moitié de ma vie et j'ai du attendre neuf ans pour avoir ma vengeance… toutes ces années passé à fraterniser avec mes tortionnaires… Leur sang n'était que justice ! Ils méritaient pire que la mort… ces chiens méritent de pourrir en enfer…

Je m'étais emporter dans mes paroles et je serrais un peu plus la main de la Rose, sans pour autant lui écraser. J'avais simplement besoin de ce contact pour me ramener à la raison. J'avais remarqué depuis quelques temps déjà, que j'avais tendance à… dérailler et me déconnecter de la réalité. Je ne pouvais pas me permettre ce genre de délires avec elle. Akito n'avait pas besoin de voir mon côté le plus sombre, pas encore. Je prenais une grande inspiration, avant de soupirer longuement. Technique censée me calmer, mais complètement inutile. Je reprenais donc la parole, tentant de me calmer, tout en desserrant un peu ma main.

- J'étais un gamin à cette époque et si j'avais su ce qui m'attendait… je serais resté avec toi plus longtemps… Je ne peux pas revenir en arrière… Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu droit à ce genre d'attention… merci. Tout le monde est faux et à mes yeux, tu es la seule qui est vraie…

J'affichais un large sourire, rigolant discrètement. Nous étions dos à dos et je posais ma tête sur la sienne. C'était assez improbable de voir ça, dans une prison. À croire que tout ceci était écrit depuis le jour où elle m'a bousculé. Je ne suis pas du genre à croire au destin et toutes les foutaises qui vont avec, mais il faut reconnaitre que c'est intriguant. Revoir la Rose après toutes ses années et dans un lieu aussi improbable, c'était quasi impossible. Dehors, les choses auraient été différentes et la rencontre ne se serait pas passée aussi bien. Je me serais surement enfermer dans le rôle du salaud, sans même voir son regard triste. Mais aurait-elle été différente à l'extérieur ? Avant tout ça ? Surement oui, mais ça reste impossible à déterminer. La mort de ses parents et de son clan ne semble pas l'avoir changer plus que ça. Tout comme ma vengeance n'a finalement rien changé chez moi. Le destin n'a pas finit de me surprendre je crois, je vais encore m'amuser longtemps avec lui…

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Ce qu'elle venait de dire et ces longues tirades inutiles remplis de sentiments, venait de le faire réagir. Il avait accepté sa main sans rien dire de plus et la serrant légèrement, il semblait étonné d'autant d'attention de la part de la jeune fille. C'est vrai qu'elle était très attachante, elle avait besoin de contact pour parler aux gens. C'était ce qu'elle préférait, le contact. Comment être sincère avec quelqu'un qu'on n'ose pas approcher, ou même toucher. Ses doigts se glissèrent entre les siens tandis qu'il parlait et même s'il commençait tout doucement à serrer trop fort sa main elle ne le lâchait pas pour autant, sans même lui dire que c'était un peu fort. Non, elle acceptait sans difficulté le fait qu'il devait se lâcher de cette façon, Akito désirait qu'il le fasse.. Tant de colère était exprimé à travers ses mots et la Rose en était sûre, si elle se trouvait face à lui son visage serait rempli de colère, de haine.. Il fallait qu'il se lâche, qu'il cri ou qu'il hurle ce qu'il ressente. Il n'y a que de cette façon qu'on peut aller mieux.. Shin avait la haine de ce monde tout comme la Rose avait la haine des êtres humains. Peu importe qu'ils étaient tous les deux humains, tout cela allait bien plus loin.. C'était loin d'être des humains normaux.

▬ Serre moi la main.. Serre là aussi fort que tu le peux. Mets-y toute ta colère si tu le veux.. Mais fais-le. Tu verras, ça va te faire du bien. Tu as beau paraitre heureux, au fond ta colère a pris le dessus. Tu n’es pas heureux, ni en colère.. Tu es juste enfermé. Tu n’as pas encore découvert ta liberté, malgré que tu aies eu ta vengeance. Ce n’est pas suffisant. Tu dois encore trouver la liberté, elle ne viendra pas comme ça.. Malheureusement.

Ses paroles étaient froides et incertaines, même elle ne savait pas quoi faire pour trouver la liberté. La liberté.. C'était quelque chose à quoi elle tenait beaucoup. Pour la jeune fille, la liberté représente ceque mérite chaque être humain, malheureusement ce n'était le cas. Tout le monde subit en quelque sorte le choix de quelqu'un de supérieur. Personne n'est libre à part ceux qui le décide et qui mettent tous ce qu'il faut pour le devenir. Devenir libre nécessite de couper chaque lien, chaque chose qui pèse au coeur afin de devenir maitre de décider uniquement par soi-même. C'est en réalité bien plus qu'un choix, puisqu'il faut mettre bien trop de choses en avant afin d'y arriver. Tuer son clan faisait partit d'un grand chapitre de ce genre de décision, une porte ouverte sur la liberté. Mais tuer de cette façon ne veut pas dire que nous sommes déjà libre.. Être libre c'est se connaitre, souffrir pour soi-même et partager ce bonheur. Ce passage en prison ne voulait rien dire, lorsqu'elle partira, elle sera d'autant plus confiante à l'idée d'être libre. Et rendre chaque être humain libre, semble la seule motivation de la Rose.

▬ Je défoncerais bien ces barreaux pour l’empêcher de nous séparer.. Mais je me demande ce que l’on me ferait après ça. Ça semble si idiot et si facile à la fois. J’ai beaucoup trop de chose à faire de plus pour rester enfermée derrière ces barreaux une seconde de plus.

Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir accéder à cette liberté. La jeune fille à la crinière Rose avait décidé d'y arriver, donc elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour le faire. Se redressant finalement, le seul ninja supposé garder les lieux présent dans la prison à ce moment-là fit un pas en avant, intrigué par la jeune Rose. Il y avait un changement de tour de garde, car ce n'était plus le même que tout à l'heure. S'avançant vers les barreaux adjacents au couloir de la prison, la jeune fille s'agrippait aux barres de fer d'une main, essayant d'attirer alors le garde près d'elle. Ce qu'il fit, bien trop perplexe pour laisser passer ça. D'un geste rapide elle attrapait son col pour le tirer violemment vers elle. Il se prit violemment la barre sur le visage et il en était presque assommé bien qu'encore conscient. Son nez devait sûrement être cassé, il saignait violemment mais c'était rien comparé à ce que pouvait faire la Rose.

▬ Tu es gentil n’est-ce pas ?.. Tu tiens à la vie tout comme nous tous ? Allons.. Tu es encore si jeune. Laisse-moi sortir d’ici, je ne m’enfuirais pas. Je veux juste rejoindre la cellule d’à côté. Tu peux partir en courant, chercher quelqu’un si ça te chante.. De toute façon, je n’ai pas l’intention de quitter cet endroit. En revanche, si tu refuses..

Elle serrait de plus en plus sa main autour de son cou plus frêle que le sien. Il était assez jeune et être ici était une corvée pour lui aussi. Sous la panique il hocha la tête plusieurs fois en suppliant à la Rose de le laisser en vie tandis qu'il cherchait la bonne clef pour ouvrir la cellule de la tigresse. Une fois la porte ouverte, elle le lâchait tranquillement en affirmant qu'il était gentil mais pas fait pour ce travail. Alors il ouvrit aussi la cellule d'à côté permettant à la Rose d'y rentrer avec ses affaires, c'est-à-dire, son journal. Elle souriait sadiquement et semblait différente de tout à l'heure, comme si quelque chose venait de lui redonner espoir en quelques minutes.

▬ Je sais ce que tu vas dire.. On aurait pu en profiter pour se barrer. Mais crois-moi.. Il n'est pas encore temps pour nous de partir.

Deux êtres stupides

Yukata Shin & Ayate Akito

Au départ, je ne m'étais pas rendu compte d'avoir serré un peu plus la main d'Akito. Pourquoi j'avais fait ça ? Sous la colère. Je n'avais rien contre elle, au contraire, mais j'ai mes mauvais côtés. Je pourrais la tuer par simple caprice… Mais je n'ai pas envie d'en arriver là. Je ne suis pas devenu une bête sauvage, j'ai un certain contrôle sur mes pulsions les plus féroces. Elle ne semblait pas dérangée par ce geste, bien au contraire, puisqu'elle me demandait de continuer. Pour extérioriser ma colère ? Il faudrait que je brûle ce monde pour réussir à oublier la haine qui me hante. Il me faudrait des centaines d'années pour ne plus être en colère. J'ai eu ma vengeance, mais je garde cette colère, car elle est un moteur. C'est ce qui me fait avancer. L'amour, l'amitié, la famille ou même un village… rien n'est à la hauteur de ce que la haine peut faire. Ceux qui se laissent enivrer par ce sentiment ont la capacité de détruire tout sur leur passage. Aucune attache ou raison de regretter ses actes. J'agis à l'instinct et je fais ce qui me plaît. Mais je n'avais pas envie de déverser ma colère sur la Rose. Je me suis emporté l'espace d'un instant. Bien que je sois capable de tuer quiconque s'oppose à moi, j'ai encore certains principes. Ceux qui me tendent la main, n'aurons jamais à craindre ma colère. Dans ce monde, se faire des ennemis est une chose, mais des alliés, c'est bien plus important. Je pouvais voir en cette fille, une alliée potentielle. Quelqu'un qui, comme moi, récent cette haine et déteste ce monde. Quelqu'un à qui je pourrais dire… "Regarde, le monde est en flamme et c'est grâce à moi". Je n'ai pas usurpé mon surnom et celui-ci se hissera au sommet d'une pile de crânes. Si liberté il y a, je la trouverais et je briserais mes chaînes pour m'envoler. Bientôt, il n'y aura plus personne d'assez fou pour me défier.

La suite était bien plus amusante que ses précédentes paroles. La Rose se leva, pour aller bavarder un instant avec le nouveau garde. Un jeune larbin, surement en train de faire ses corvées quotidiennes en s'occupant des prisonniers. Il ne me fallut qu'une poignée de seconde pour comprendre les intentions d'Akito. Enfin presque… J'ai cru trop vite qu'elle voulait fuir de ce lieu crasseux. De nous deux, c'était pourtant elle qui semblait désirer le plus sortir de là. Je m'étais levé pour regarder la scène avec un sourire narquois. Regardant le pauvre garde se manger violement le poteau et manquer de s'écrouler. Je ne pus m'empêcher de rire devant la scène. En réalité, elle n'avait pas perdue toutes ses épines et ça avait un certain charme. La suite était moins drôle, puisque le garde s'exécutait et la laissait entrer dans ma cellule. Bizarrement, je ne pouvais pas lui en vouloir. C'est le genre de choses stupides que je suis capable de faire. C'était quelque chose de complètement délirant, préférer partager une cellule, plutôt que de quitter cette prison. Tandis que le garde refermait la porte derrière elle, je m'avançais d'un pas léger. Un large sourire sur le visage, de ceux qui font froid dans le dos. Une fois en face d'elle je passais délicatement ma main autour de son cou et je la plaquais sans forcer contre les barreaux. Je resserrais légèrement mon étreinte, puis je m'approchais de son oreille pour lui murmurer mes paroles.

- Tu es naïve et stupide… J'ai passé plusieurs années à jouer le jeu de mes tortionnaires, en les manipulant et toi, tu te jettes dans ma cage sans même te poser de questions… Que sais-tu de moi ? Un vague souvenir, quelques belles paroles et te voilà, toute fière devant moi… idiote, si ce n'est pas moi qui te tue, les gardes te battrons à mort. Ils n'ont que faire d'une criminelle… Mais s'ils posent la main sur toi, c'est dans leur sang qu'ils finiront la journée.

Mes paroles étaient d'un calme et d'une froideur effrayante. J'étais dur dans mes paroles, mais elle devait apprendre à se méfier des gens et surtout… de moi. Je ne serais pas toujours aussi calme et serein, même avec elle. Par chance, j'étais dans un bon jour et mes dernières paroles sonnaient plus comme une promesse. Je relâchais légèrement mon étreinte, puis je déposais mon front sur son épaule en rigolant. Répétant plusieurs fois "Idiote". Ce n'est pas tant le fait qu'on en profite pas pour sortir qui me dérange, c'est plutôt le risque qu'elle prend en venant dans ma cellule. Mais je ne pouvais lui en vouloir, à vrai dire, j'étais même content qu'elle l'ait fait. Même si ça reste complètement stupide, je ne peux pas cacher le fait que j'apprécie le geste. Je me reculais d'un pas, mon visage avait complètement changé, il affichait un large sourire chaleureux.

- Bienvenue chez moi ! Tu m'excuseras, mais je n'ai pas eu le temps de faire le ménage… ni même un repas digne de ce nom. Tu restes aussi longtemps que tu le souhaites, ça va de soit.

C'était ridicule de jouer la comédie. Les gardes allaient surement bientôt débarquer, jouer les gros bras et nous séparer. Je ne pourrais m'empêcher de jouer les héros et de tout prendre à sa place. Pour la simple et bonne raison, que j'ai l'habitude. Ils pourront me torturer, ils n'arriveront jamais à me briser. J'ignore tout de la Rose, mais je sais qu'ils trouveront un moyen de la détruire. Moi, je n'ai aucune faille, puisque je n'ai pas de cœur. La preuve, j'accueille la Rose dans ma demeure en la menaçant. Comme si j'annonçais le calme avant la tempête, je murmurais.

- Que va-t-il advenir de nous Akito… ensemble dans la mort ? Ou bien ensemble dans la liberté…

Un murmure presque inaudible, mais elle avait forcément réussie à entendre mes paroles. Pour la première fois, j'étais face à elle et pour la première fois, il y avait une note de tristesse dans mon sourire. Je brûle tout ce que je touche et je finirais par emmener la Rose avec moi, dans ma chute. C'est inévitable et ce jour-là, elle me détestera de tout son être. J'aurais à nouveau brisé tout ce que j'ai construit. Ma vie pourrait être représentée par un serpent qui se mord la queue, formant ainsi un cercle infini…

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

C'était bien ce qu'elle pensait, réussir à infiltrer la cellule de Shin était bien plus facile qu'elle ne le pensait. Un imbécile de gamin qui garde les cellules de prison d'Iwa no kuni n'a aucune chance de survie s'il s'approche d'une tout autre cellule que celle de la Rose. Elle était rentrée, comme un cheveu se déposant délicatement sur la soupe. Elle souriait fière de ce qu'elle venait de faire. Mais la suite était bien plus intéressante et elle l'avait senti venir de toute façon. Bien plus grand qu'elle, d'au moins deux têtes, il se présentait devant elle et lui faisait face, sa main s'enroula comme un serpent autour de son cou. Son étreinte n'était pas tellement horrible que ça bien que serrée et le gamin avait repris ses fonctions, il ne pouvait qu'observer la situation. Qui ferait la même bêtise deux fois aussi. La plaquant contre les barreaux assez brusquement, elle pinçait des yeux sans pour autant avoir l'air paniqué. Ses jambes tentaient de donner une résistance, l'empêchant de l'emboiter plus que ça contre la barricade. Il l'a menaçait, sa voix n'était plus aussi pétillante qu'avant, c'était même au contraire plutôt froid et désagréable à entendre. Un côté de Shin qu'Akito ne connaissait réellement pas. Naive et stupide, crétin.. Elle le sait ! La Rose souriait sadiquement en le regardant, ses deux améthystes le perçaient tandis qu'il parlait, tentant d'y trouver quelque chose dans son regard qu'elle ne finit pas par trouver. La jeune fille devait avouer qu'elle ne s'y attendait pas, mais c'était fort plaisant. Tout ça jusqu'à ce qu'il la lâche.

C'est vrai que les gardes n'allaient pas tardé à venir faire un tour. Mais de toute façon, elle n'avait que faire. Qu'il la frappe jusqu'à ce que mort s'en suive est une chose mais qu'il l'empêche de profiter pleinement, en est une autre. Ce qu'elle faisait n'était pas mauvais ni dangereux. Si ce qu'elle voulait été de quitter la prison elle l'aurait fait aisément, ces imbéciles ne pouvaient rien lui reprocher. Shin était un homme et elle une femme, leurs affinitées étaient bien assez développée pour qu'elle puisse avoir le droit d'avoir envie d'être en sa compagnie. La jeune tigresse frottait doucement son cou, ce n'est pas comme s'il avait tout de même une assez bonne poigne. Si c'était à ça qu'il voulait jouer, la donzelle était partante. Mais une bagarre en plein milieu d'une prison, c'était ce qui allait ameuter les gardes. Rigolant sadiquement en y repensant, elle posait sa main à l'arrière de la tête de Shin pour caresser ses cheveux, lui qui avait posé celle-ci sur son épaule. Tandis qu'il se redressait pour parler à nouveau, même une fois assez doucement.. Comme si elle n'avait rien entendu. Elle continuait de rire, amusée par ce genre de réaction. Naïve.. Elle était la fille la plus naïve du monde certainement et elle le savait, sauf que Shin échappait un détail un peu plus important.

▬ Je suis naïve n’est-ce pas ?.. En rentrant dans ta cellule sans la moindre crainte ? C’est tout simplement parce que je savais comment te maitriser si tu venais à tenter de me tuer. Je suis tout aussi dangereuse que toi.. Et ma présence ici le prouve tu sais..

Un véritable monstre, voilà ce qu'elle était. Même si elle apportait un peu plus d'importance aux sentiments que lui, c'était une véritable boule de sadisme. Son visage et son regard le prouvait, elle était des plus menaçantes, elle avait une mine effrayante. Et c'est bien pour cette raison qu'elle n'a pas de doute en ce qui concerne Shin, tous les deux s'entendront à merveille. Elle s'étirait doucement en dressant ses bras au-dessus de sa tête avant de se tourner pour regarder les couloirs. Un petit coup de droite et gauche avant de nouveau faire face à Shin. Elle ne semblait pas avoir changé de regard et malgré sa taille nettement supérieur à celle de la Rose, elle n'avait pas peur de lui. Qu'est-ce qu'il pourrait faire contre elle ? La frapper jusqu'à ce que mort s'en suive ? Impossible. Il fallait être bien plus qu'un simple fou pour retirer la vie d'une jolie jeune fille comme elle avait d'en avoir profité. Il faut traverser son armure d'épine avant ça. Elle s'avançait dangereusement de lui, attrapant son col à lui aussi pour le tirer plus bas à peu près à sa taille à elle. Fronçant ses deux sourcils roses et attrapant son cou de l'autre main.

▬ J’ai deux choses à te dire.. Premièrement, ne me tire pas trop vite dans la tombe.. J’ai encore trop de chose à faire avant de mourir et deuxièmement. Je t’interdis.. De me toucher une nouvelle fois.. C’est compris ?

Une étrange alchimie

Yukata Shin & Ayate Akito

L'attitude de la Rose était celle que j'attendais. Elle n'allait pas se braquer ou bien simplement s'énerver. Non, elle préférait nettement entrer dans mon jeu et jouer avec moi. Voilà pourquoi j'appréciais déjà cette fille aux cheveux roses. Aussi folle que moi et surement aussi dangereuses. Nous étions maintenant deux tigres dans une cage, quiconque osera nous séparer y laissera forcément des plumes. Elle faisait mine de tout savoir et de pouvoir me maîtriser… Beaucoup ont tentés leur chance avant elle, aujourd'hui il repose sous terre. J'étais quelqu'un d'imprévisible, instable, dangereux et autodestructeur. Personne ne pouvait me contrôler, mais ça elle l'ignorait. Elle ne savait pas quel genre de démons se cache au fond de moi. D'un côté, j'aimerais qu'elle ne les découvre jamais, de l'autre, je sais que c'est impossible. Elle finira par voir mes plus mauvais côtés et lorsqu'elle repensera à ce jour, elle saura… Elle se dira qu'elle aurait pus mourir, sans même pouvoir réagir. Elle a beau être dangereuse, j'ai depuis longtemps perdu pied et j'ai succombé à la folie. Mais comme je l'ai dit, elle est différente des autres. C'est pour cette raison que je m'efforcerais de retenir mes pulsions. Je n'ai aucune raison de la tuer, ni par caprice, ni par folie. La situation aurait pus basculée d'un côté, comme d'un autre et ça, quelque soit ce qu'elle pense. Akito avait beau jouer les sadiques, ça ne me faisait pas peur. Je foncerais tête baissé sur le plus puissant de mes adversaires, sans même craindre la mort. Pourquoi devrais-je avoir peur d'une fille avec des cheveux roses. Ce n'est pas ses actes qui me parlaient le plus, puisqu'au final, elle ne faisait que répéter la même scène que moi. C'était plutôt ce qu'elle me dit ou non, ce qu'elle ne disait pas. Ses paroles avaient comme un air de défi et je ne pouvais y résister. J'affichais un large sourire, tout en restant à son niveau. Je ne suis pas du genre à respecter les règles et encore moins à écouter ce qu'on me dit. Si c'est ce qu'elle attendait, alors elle allait être servit.

- Tu m'interdis ? Qui es-tu pour m'interdire quoi que ce soit… J'en ai rien à foutre de tes interdictions ou de tes menaces, car de nous deux, qui sera le plus troublé après ça…

Ma main frôlait délicatement sa joue, puis je passais mes doigts dans ses cheveux, rapprochant ainsi son visage du miens. Puis je l'embrassais longuement, avant de déposer mon front contre le sien en rigolant. Elle en mourrait d'envie depuis qu'elle m'avait vue et même si elle jouait les saintes, ça la démangeait de se laisser aller avec moi. Cet instant semblait se figer dans le temps. D'un côté le décor, qui était, rappelons-le, une prison. Puis il y avait deux êtres, presque inconnu l'un à l'autre malgré quelques rares souvenirs en commun. Malgré l'emprisonnement, on semblait libre. Rien ne semblait être en mesure de nous retenir ou nous empêcher d'agir à notre guise. Je pouvais me vanter d'avoir embrassé plus de filles que n'importent qui, mais ce baiser était unique en son genre. Il mélangeait toute sorte d'émotions en même temps. C'était bien plus qu'un simple baiser. Mais que signifiait-il pour moi ? En général, je suis celui pour qui les sentiments ne comptent pas. Je hais toutes sortes d'émotions et ce genre de chose me fait tout simplement vomir. Comment Akito allait réagir et surtout, qu'est ce qui allait traverser son esprits à cet instant. Elle ne pouvait pas savoir ce que ça me faisait, puisque je ne le savais pas moi-même.

- Je me demande ce qui se passe dans ta tête à cet instant… Tu as le cœur qui bat plus fort ? Tu te sens submerger par tes émotions ? Et moi alors… Je reste impassible, toujours aussi glacial. Je t'interdis de me faire ressentir quelque chose Akito.

Je souriais de plus belle, c'était une moquerie accompagnée d'un défi. Avait-elle vraiment ce qu'il faut pour faire foudre l'iceberg qui me servait de glace ? C'est à elle de voir. Tous mes gestes sont réfléchis et calculés, je connais les moindres conséquences de mes actes. Bien que se baiser signifie bien plus qu'il n'y parait à mes yeux, j'ai cette capacité de dissimuler tout ce que je ressens. Elle ne pouvait rien faire contre ça… à moins que je me trompe. Peut-être pouvait-elle être en mesure de m'atteindre. Après tout, jusque là elle était en bonne voie et pour l'instant, j'étais incapable de dire si c'était une bonne chose ou pas. Je ne faisais que suivre avec beaucoup d'intérêt la suite des événements, sans pour autant brusquer les choses ou bien agir. Il me fallait une réaction. Je voulais voir ce qu'elle pouvait bien faire après tout ça. Je passais d'un extrême à l'autre sans même sourciller, en était-elle seulement capable.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Elle venait de lui interdire une chose importante à ses yeux. Le contact, elle qui avait pour habitude de parler en touchant, pour mieux comprendre les gens qu'elle disait. Cette chose qu'elle appréciait, le contact. C'était un réel défi à ses yeux puisqu'interdire souhaite dire « Tu n'as pas le courage de le faire.. » Ce qu'il ne faut visiblement pas dire à Shin. Ce qu'elle entendait la base par interdire de.. C'était de la violence qu'il avait fait preuve quelques minutes plus tôt en la plaquant violemment contre les barreaux, une main à la gorge. Voilà ce qu'elle disait par toucher et non pas ce que lui pensait car en effet, il venait à nouveau de lui parler froidement avant de poser délicatement sa main sur sa joue. Toucher.. Il l'avait touché. Mais ce n'était rien car une demi-seconde plus tard, leurs lèvres étaient collées l'un contre l'autre pour ne former qu'un long et doux baiser. Il caressait sa joue, puis ses cheveux avant de déposer son front contre le sien.. En bref, il avait fait tout ce qu'il été possible de faire lorsqu'on entend le mot 'toucher'. Une jolie jeune fille se trouvant dans votre cellule en vous interdisant de la toucher, c'était la plus belle ironie du monde. Même Akito s'en rendait compte une fois qu'il avait rompu ce doux baiser.

Elle était rouge pivoine et tremblait doucement. Ses yeux formaient deux ronds, et l'air sur son visage venait de changer d'un extrême à l'autre. Elle était perturbée et même bien plus que ça. Son coeur venait d'engager une course folle, sa main se posait délicatement contre sa poitrine, essayant désespérément de se calmer. Elle reculait d'un pas avant de secouer la tête pour reprendre ses esprits. L'air mauvais était de retour. Serrant son poing de plus en plus fort, elle l'envoya contre son visage lorsqu'il finit de parler à nouveau. Elle était si vexée et si énervée qu'il lui ai volé ce baiser sans même lui demander son avis. Pour qui se prenait-il, tout lui était du ? Certainement pas, et à présent, ce sera encore pire. Son coup était fort et submergé par la colère. Akito n'avait pas l'intention de le laisser filer comme ça, elle reculait à nouveau d'un pas en respirant calmement. Elle n'était toujours pas remise de ses émotions.

▬ Je t’ai dit de ne pas me toucher ! Espèce de sale pervers.. Pour qui est-ce que tu te prends ! Repose une fois tes sales pattes sur moi et je te coupe ce que tu as entre les jambes pour te les faire manger..

Ses deux mains se serraient violemment, elle tourna les talons pour lui faire dos. Lançant à nouveau un regard à droite puis à gauche dans le couloir de la prison. Qui sait si quelqu'un peut débarquer à nouveau pour les séparer. Comment ça elle pouvait ressentir quelque chose à son égard.. Ils se sont vus seulement deux fois, c'est techniquement impossible. Même si ses émotions sont perturbées, ça ne veut strictement rien dire. Il est si.. bête et égoïste. C'est vrai que son idée de rejoindre la cellule de Shin était tirée par les cheveux, mais elle avait le gout du risque et c'était certainement ce qu'elle préférait le plus au monde. Attrapant son journal au sol, elle se remit à écrire dedans. Pour l'ouvrir, celui-ci nécessitait le chakra de la donzelle. Elle prit sa plume en main lançant tout de même un regard à Shin, s'il venait à essayer de lire elle le refermerait aussitôt.

Jour 6 - Suite

Je viens de rejoindre la cellule de Shin après avoir forcé le petit gamin devant la porte à me laisser passer. Ce n'était pas si dur au final. Pourquoi je l'ai fait n'est-ce pas ? J'ai besoin de savoir qui il est réellement et pour ça je vais devoir jouer le grand jeu. Voilà pourquoi j'ai choisi.. Oui, c'est vrai il y en a un peu de moi ! J'avais envie d'être plus proche de lui. Mais enfin, je ne sais pas pour combien de temps j'y suis encore dans cette cellule alors autant en profiter jusqu'au bout tu ne crois pas ? Tu n'es qu'un journal.. Tu ne peux pas me répondre c'est vrai.

Elle s'arrêtait soudainement pour se retourner, lançant alors un regard mauvais à Shin.

© Spiky Rose

Tout pour me déplaire ?

Yukata Shin & Ayate Akito

Sa réaction ne se fit pas attendre et si les premiers signes semblaient laisser entendre qu'elle avait apprécié ce moment, c'était tout le contraire. En guise de réponse je reçus des insultes et je me fis tout simplement engueuler. Elle était mignonne lorsqu'elle s'énervait, mais c'est elle qui avait commencé ce petit jeu la. La Rose avait commencé à le faire à travers les barreaux lorsqu'elle saisissait ma main. Puis ensuite, lorsqu'elle débarqua dans ma cellule. C'est moi qui ai les idées mal placées après, c'est à mourir de rire. Je me foutais bien de ce qu'elle pouvait dire ou bien faire, en me frappant, comme un vulgaire pervers. Elle se croyait où ? À la récréation après les cours de l'académie, alors encore âgée de six ou sept ans ? C'est qu'elle est encore plus idiote que je le croyais. Elle ne cesse de me provoquer, de jouer les dures, alors qu'elle surveille sans cesse le couloir. Elle n'a pas peur de ce que pourrait faire les gardes, elle a peut de quitter ma cellule. Je l'avais déjà remarqué, c'est ce qu'elle ne dit pas, qui la trahit à chaque fois. Tout ceci n'était qu'un jeu pour moi et je commençais à peine à m'amuser. Son petit cinéma était ridicule, elle pouvait jouer les rebelles effarouchées tant qu'elle veut, elle n'était pas crédible. Je soupirais longuement, frottant ma joue en souriant. Elle trouvait quand même le temps d'écrire dans son journal, malgré tout. Ce stupide bouquin semblait important à ses yeux. Il n'y avait que des mots sur des pages, rien de plus. Elle préférait me fuir, pour écrire ? Soit, qu'elle reste avec son foutu bouquin à écrire ses petites pensées personnelle. Je tournais le dos, préférant me diriger vers ma couchette, plutôt que de continuer de jouer avec elle. Je m'installais confortablement, dos au mur, mais toujours en la regardant avec un air amusé.

Je restais ainsi quelques instants, sans même dire un mot ou bouger. C'était un jeu amusant et divertissant, mais elle ne souhaite pas jouer avec moi. Je suspends la partie, jusqu'à ce que la Princesse décide enfin de se lâcher un peu. Elle s'imaginait peut-être avoir en face d'elle un gentleman. Le genre d'homme qui resterait poli et courtois en présence d'une jolie fille. Hélas, je suis à des lieux de ce genre de personnage. Je suis un habitué des bordels, des bars et des salles de jeux depuis longtemps. Je ne suis pas du genre gentilhomme bien élevé. Je serais plutôt du genre rustre, vulgaire et profiteur, parfois même aux mains baladeuses. Il m'aurait éventuellement fallu de l'alcool pour pimenter un peu tout ça, mais ce n'est pas en prison que je mettrais la main sur ce précieux breuvage. Je brisais enfin le silence, histoire de défier un peu plus la jolie Rose. Nous étions faits pour l'amour et la haine semble-t-il, autant en profiter.

- Laisse-moi résumer la situation… Tu es sensible, idiote, coincée, colérique, idiote… oups, je l'ai dit deux fois, surement que tu es très idiote alors… Moi qui te croyais plus joueuse que ça, je suis déçu. Tu n'es qu'une fille banale, sans importance et je n'ai que faire de ce genre de filles, elles sont inutiles et pleurnichardes. De vrais boulets.

Un sourire narquois sur le visage et la provocation était faite. Je n'allais pas la laisser tranquille, tant qu'elle sera dans ma cellule, elle devra subir mes sauts d'humeur et mes envies. C'est elle qui a voulu venir, moi, je n'ai pas choisi. J'aurais su ça avant, j'aurais préféré bloquer la porte et la regarder se faire embarquer par les gardes. Elle n'a pas d'humour et s'emballe pour un rien. Elle flippe de voir les gardes débarqués, alors que c'est elle qui les provoque. Sa stupidité avait du charme jusque là, mais elle en faisait trop. J'étais réellement déçu par son attitude et ça, même si je lisais entre les lignes. Elle croyait jouer au même jeu que moi, alors qu'en fait, elle fait tout le contraire. Tout ce qu'elle gagnera, c'est que je finisse par me braquer et l'oublier. Il n'est pas difficile d'oublier quelqu'un pour moi, c'est aussi facile que de prendre une vie. Si elle voulait jouer les idiotes, c'est sans moi, j'ai eu ma dose de boulets. Moi qui voulais la faire sortir de là, quelle grande déception… Je crois qu'elle est à sa place ici, à moins qu'elle réussisse à me prouver le contraire. Mais elle est mal embarquée, surtout si son but est de m'impressionner.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

C'est vrai que c'était une véritable peste et que personne ne pouvait se douter de son réel caractère. Derrière ses airs gentils et mignons, la jeune fille était un véritable monstre difficilement compréhensible. Tout ce qu'elle faisait, c'était à peu près le même jeu que Shin, tourner autour du pot pour voir qui craquera le premier. Ils ne se connaissaient pas plus que ça mais, tous les deux semblaient prendre plaisir à faire craquer l'autre psychologiquement. Enfin, il ne fallait pas être bête pour savoir qui allait craquer en premier. La Rose claque son journal en le fermant avant de le jeter à terre. Il avait visiblement réussi à trouver un point sensible chez elle ce qui l'avait fait réagir. Au fond, qu'est-ce qu'il cherchait en la mettant dans cet état ? Une vengeance par rapport à son caractère de peste à la limite de l'insupportable ? C'est qu'il ne la connaissait pas encore. Il venait certainement de l'énervée en la traitant de tous ces noms, ce qui avait pour résultat de la faire bouillir de colère. Qui était-il pour faire celui qui savait tout ? Non, il ne savait pas tout ! Il ne savait même pas la raison pour laquelle cette fille avait retiré la vie à ses propres parents. Peu importe son passé où celui de la Rose, il ne pouvait pas agir de la sorte et la tigresse n'allait pas tarder à lui faire comprendre..

S’énerver contre lui n’était pas forcement la bonne idée non plus, elle le savait. Mais elle ne pouvait pas laisser passer ce manque de respect. C’était une chose à laquelle elle tenait beaucoup, sa fierté était bien plus supérieure à tout le reste. Avançant alors vers lui, on pouvait lire sur son visage qu’elle était bien énervée malgré qu’elle tentait désespérément de rester calme. De plus, c’était ce qu’il attendait d’elle, qu’elle s’énerve qu’elle lui prouve que ce qu’il venait de dire la mettait mal à l’aise. Il souriait, ça lui faisait plaisir qu’elle réagisse de la sorte. Qu’attends-t-il réellement, qu’elle le frappe ? Lui fasse regretter ? Ils étaient tous les deux en prison, se prendre la tête et s’énerver pour en finir à se frapper attirerait l’attention. Dans ce cas, pourquoi avait-elle changé de cellule ? Ce n’était pas comme si elle s’attendait à ce qu’il soit adorable, attentionné et tout ce qui s’en suit avec elle. Non mais pour qui se prenait-elle. Il jouait dans la provocation elle ne faisait que de répondre à ses attentes.

Sans crier gare elle se mit à cheval son lui en attrapant son cou d’une bonne poigne, son étreinte était assez resserré tout juste pour être menaçante. Même si ça ne servait à rien, il ne broncherait pas et Akito le savait. Mais c’était une façon de faire passer. Elle appuyait fort en l’enfonçant le plus possible dans sa couchette. Ses yeux pétillaient, à la limite des larmes bien qu’elle se retenait de pleurer dans cette situation gênante. Elle finit tout de même par le lâcher sans descendre de sur lui. Un bruit perçant brisa le silence, la jeune fille venait de lui mettre une gifle retentissante avant de poser ses deux mains de chaque côté de sa tête, ses larmes coulaient enfin.

▬ Traite moi de tous les noms.. Fais ce que tu veux.. Mais ne me juge pas sans savoir.

Le savoir, c'est le pouvoir.

Yukata Shin & Ayate Akito

La cellule n'était pas très grande, par conséquent, nous ne pouvions nous éviter. Je pouvais lire dans son regard comme dans un simple livre. La colère était toujours plus facile à reconnaitre. J'avais visé juste et j'en étais assez fier. Je savais où frapper pour faire mal et c'était là, un de mes points forts. Pourquoi le faire avec la douce Rose ? Tout simple car elle ne veut pas jouer au même jeu que moi. Elle débarque ici avec ses idées aussi roses que ses cheveux, mais elle a vite déchantée. Je ne vais pas la laisser commander, elle s'est tromper de cellule. Akito craquera avant moi, c'est indéniable. Le grand Shin ne pose jamais un genou à terre, ni devant une femme, ni devant un adversaire. Elle avait refusé mon délicieux baiser provocateur, soit, je pousse la provocation encore plus loin. La machine était lancée. Elle s'avança vers moi d'un pas décidé et me colla au lit, en me montant dessus… Et après, c'est moi le pervers. Pour commencer, surement en guise de réponse à ce que j'ai fait précédemment, elle s'empressa de passer ses mains autour de mon cou. Je n'affichais plus rien, mon regard était simplement plongé dans le sien. L'étreinte n'était rien comparée à ce que j'ai dû subir durant toutes ces années. Elle n'arrivait pas à la cheville de mes tortionnaires. Mais elle n'en avait pas l'intention, elle voulait simplement marquer le coup. Ses yeux la trahissait toujours autant, ils brillaient et d'ici peu, la jolie rose craquera. Un geste vif, un bruit sourd et je me prends une seconde gifle en plein visage. J'esquisse un léger sourire amusé lorsqu'elle pose ses deux mains sur mon visage. Les larmes commencèrent à perler et elle craquait face à moi. Elle avait pourtant le dessus, mais ne pouvait s'empêcher de flancher. J'étais un monstre ? Sans cœur ? Dénoué de toutes sortes d'émotions ? C'est un fait. Mais je devais la provoquer, voir jusqu'où elle allait, voir ce que tout ceci représente pour elle.

Le visage en larme avec un mélange de tristesse et de colère, c'était un spectacle unique et j'étais aux premières loges. D'une main légère, avec un sourire charmeur, je vins sécher ses larmes avec ma main. Passant délicatement sous chacun de ses jolis yeux roses. J'avais été trop loin et je le savais, mais j'avais besoin d'en savoir un peu plus sur elle et c'était chose faite. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'éprouver de la haine contre moi ou bien de vouloir me frapper. Mon attitude me fait toujours défaut et je suis rarement à mon avantage avec les gens. Mais je sais utiliser toute information qui pourrait nuire à mon adversaire. Parfois, le savoir est bien plus tranchant qu'une lame ou plus puissant qu'un Jutsu. Le savoir, c'est le pouvoir. Nous en avions une nouvelle fois la preuve. Quelques mots avaient suffit pour que la Rose s'énerver et perde peu à peu ses moyens. Je n'étais pas forcément fière de moi, contrairement aux autres que j'avais fait craquer. Je gardais mon sourire et je ne montrais rien d'autre. C'était un jeu et j'en étais le roi, elle ne pouvait plus s'échapper maintenant. Je laissais ma main caresser son visage, avant de reprendre le dessus sur elle. Je la retournais rapidement pour me retrouver au-dessus d'elle, les positions étaient inversées. Mes cheveux trainaient légèrement, mais je ne tentais rien de plus. Je m'approchais alors doucement d'elle, faisant mine de tenter à nouveau de l'embrasser, mais je posais ma tête juste à côté de la sienne. Puis d'une voix légère et calme, lui murmurais à l'oreille.

- C'est dans la nature humaine de juger les gens… mais ils nous arrivent souvent de nous tromper ou bien de changer d'avis. Tu es une pleurnicharde, mais tu n'es pas un boulet inutile… Tu détestes ce monde autant que moi, pour ce qu'il t'a fait et pour ce qu'il t'a prit. Tu veux le voir sombrer dans la plus douloureuse des agonies. Tu veux le voir à feu et à sang…

Je me mis à ricaner, puis je me relevais enfin en souriant. Je m'adossais alors au mur glacial qui bordait mon lit. Déplaçant ainsi ses jambes pour les poser sur mes genoux, afin qu'elle ne me gêne pas. Puis je déposais simplement mes mains sur ses dernières en fermant les yeux un instant. Je me souvenais alors de cette journée passé avec elle. Nous étions pareil que maintenant, entre l'amour et la haine. Nous n'étions pas si différent l'un de l'autre et c'est ce qui nous rapprochait, mais ça nous éloignait aussi. Nos défauts et nos qualités nous rapprochent autant qu'ils nous éloignent. C'est assez amusant en fait et quoi qu'on fasse, on ne sera jamais d'accord sur l'attitude à suivre avec l'autre. Si l'un est gentil, l'autre est méchant et inversement. Pour confirmer mon hypothèse, je relançais le débat.

- Ne fais pas de moi ton ennemi, c'est inutile. Tu es fragile et sensible, je suis un manipulateur sans cœur qui utilise tout ce qu'il a pour blesser les autres et les faire craquer. Je suis un monstre Akito et tu n'évolues pas au même niveau que moi… Tu ferais mieux de rejoindre ta cellule, car au final, je te ferais du mal et tu finiras encore plus brisée que tu ne l'es aujourd'hui.

Mes paroles étaient tranchantes et froide, je regardais fixement devant moi, sans même me soucier de sa réponse. Elle allait surement hurler, me frapper ou bien râler, c'était le but. Nous étions faits pour nous détester et nous aimer, voilà ce qui était écrit depuis le début et ce n'est pas moi qui fais les règles. Je brise tout ce que je touche et je perds tous ceux qui m'approchent d'un peu trop près. La délicieuse Ayate en fera les frais, tôt ou tard et il valait mieux pour elle qu'elle s'éloigne de moi avant de s'attacher. Elle est ce genre de fille. De celles qui s'attachent aux sentiments, aux souvenirs et autres choses inutiles. Malgré toute sa haine et sa cruauté, elle n'est pas capable de passer outre. Elle garde au fond d'elle une part d'humanité, pleine de sentiments. J'imagine que je devrais m'en inspirer et faire preuve, parfois, de plus d'humanité. Mais je sais que ça ne m'apporte rien, pas plus que les sentiments.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

La jeune fille avait fini par craquer, même si ce n'était pas difficile de savoir qu'elle allait le faire en premier, ses yeux étaient mouillés par ses larmes qu'elle contenait depuis bien quelques jours. La présence de Shin dans cette prison n'était pas un fardeau ou un quelconque obstacle pour elle, au contraire il serait évidemment le tremplin pour sa nouvelle vie. Bien que son comportement des plus exécrables soit difficile à supporter pour une donzelle comme elle, il fallait bien s'y faire, Akito aimait ça. Sa colère, sa haine ou même sa force n'était rien à côté de ce qu'il pouvait lui faire s'il le désirait. La donzelle n'avait jamais réellement était douée dans ce domaine. Tout ce qu'elle sait faire après tout c'est insulter, s'en prendre à celui qui l'aurait insulté et pleurer en se rendant compte qu'elle n'avait pas la force de le faire.. C'était bien loin de la jeune fille qui avait assassiné son clan quelques jours plus tôt. Elle avait trouvé quelqu'un de bien supérieur à elle et cette fois-ci, elle n'allait pas réagir comme toutes les autres fois. Oh que non, cette fois Shin serait celui qui lui permettrait d'atteindre la liberté. Bien qu'il n'est pas les deux pieds dedans lui non plus.. Ils ne pourraient certainement pas l'atteindre s'ils n'essayent pas de le faire à deux.

Sa main venait de frôler sa joue, la caressant au passage l'espace d'un instant. Retirant par la même occasion les larmes de la jeune fille. Il était assez doux dans son geste malgré le fait qu'il était coupable dans ce qu'il venait de se passer. La Rose ne pouvait s'empêcher de continuer à le regarder l'air mauvais, les larmes sur ses joues n'étaient qu'un léger relâchement, jamais elle ne pliera genou à terre face à lui. Ce n'est que des larmes après tout, un reste du passé.. Tandis qu'elle allait enfin se retirer en se redressant, Il attrapait son bras pour la plaquer contre le lit, inversant alors rapidement les places. Tandis qu'elle était à présent en dessous de lui, ses yeux formaient deux ronds d'étonnement. Qu'est ce qu'il lui passait réellement par la tête ? Il s'approchait, s'approchait encore une fois près d'elle.. Allait-il l'embrasser à nouveau ? Non, plutôt que ça, il déposait sa tête à côté de la sienne. Ses cheveux étaient doux et caressait doucement les épaules de la Rose. Cet instant aurait pu durer une éternitée, elle ne l'aurait pas remarqué.. Si sa voix ne l'avait pas soudainement réveillée de ce rêve.

Ses paroles étaient réellement dures à vrai dire, mais sur le visage de la Rose il était possible de lire une certaine forme de joie. Tout ce qu'il disait avait un sens et était vrai. La jeune fille désirait réellement tout ce qu'il disait et bien que leur but était commun, tous deux ne semblait pas le comprendre. Il riait avant de s'adosser au mur en se redressant, déposant par la même occasion les longues jambes de la fleur sur les siennes. Il se remit à parler, tout aussi froidement que la fois précédente même s'il semblait étrangement plus calme. Ne fait pas de moi ton ennemi qu'il disait.. Ce n'est pas ce qu'elle cherchait à faire pourtant, dans ce cas, pourquoi lui demandes-tu de quitter cette cellule ? Si Akito est idiote, tu ne l'es pas moins Shin.. La jeune fille se redressait soudainement en le regardant, surprise par les fins de ses mots. Elle se précipitait à nouveau à cheval sur lui, attrapant ses épaules de ses deux fines mains, le secouant assez violemment. Akito était énervée, cela se voyait sur son visage.

▬ Qu’est ce que tu racontes ! Arrête de dire des bêtises comme ça ! Tu sais très bien que personne, je dis bien personne à part moi ne peux t’aider ! Il en vas de même pour moi.. Alors ne me rejette pas comme ça.. Tu sais très bien qu’à nous deux.. Nous pouvons tous faire. Ce monde, on le détruira.. On grimpera au sommet, tous les deux.. Crois-moi, s’il te plais.

Jouons à deux avec le destin

Yukata Shin & Ayate Akito

Pour une fille qui refusait un simple baiser, elle était plutôt collante, mais comment lui en vouloir. Je dois l'avouer maintenant, si j'ai bien une faiblesse, elle se trouve chez la gente féminine. Je suis incapable de résister à leur charme, bien que je reste le pire des salauds avec elle, je fini toujours par me faire pardonner. Là n'était pas le sujet, je problème était tout autre. Akito avait tout intérêt à quitter ma cellule et ne plus jamais me recroiser, c'était simple pourtant. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas le faire ? Elle veut m'aider et en retour, elle veut que je l'aide, c'est amusant. J'ai oublié depuis longtemps que ce que ça faisait d'avoir un coup de main de temps en temps. Elle savait m'atteindre avec ses paroles et ça, c'était déjà beaucoup. Être un salaud, ça je sais faire, être quelqu'un de bon me demandais bien plus d'efforts. Dans ce cas, j'imagine que je devrais prendre en compte son avis… pour une fois. Je suis rongé depuis la vengeance depuis si longtemps, que je n'accorde plus ma confiance. Je doute sans cesse quand je croise le regard de quelqu'un. Je crois que se cache un assassin à chaque coin de rues. Je ne pouvais pas la faire basculer dans mon monde, mais je ne pouvais pas la laisser derrière, plus maintenant. Si elle avait craqué, moi j'avais succombé. Rien que la colère dans ses yeux me rendait dingue. Pourtant, j'en ai croisé d'autre, mais elle est différente. Tout au long de cette conversation je n'ai fait que passer d'un extrême à l'autre, jouer avec elle. Je n'ai plus besoin de jouer, je sais maintenant tout ce que j'ai à savoir sur la délicieuse Rose. Elle n'est plus une menace pour moi et elle décide de me nuire, alors j'aurais les armes pour la combattre. Reste à savoir si j'en avais le cran. Prendre la vie d'un être, rien de plus simple, prendre la vie de quelqu'un qu'on apprécie, c'est toujours plus difficile. Je me suis efforcé de fuir les relations, les amis ou ma famille et me voilà en train de m'attacher à cette fille.

Une suite logique, je n'ai fait que tourner autour d'elle depuis le départ. Je l'ai analysé sous tous les angles pour essayer de la connaitre. De la pire des façons, certes, mais je n'ai le temps, alors je prends les raccourcis, aussi difficiles soient ils. Les dés étaient donc jetés ? Il n'y avait plus rien à faire, ce serait se voiler la face que de nier l'évidence encore longtemps. Ma méchanceté, aussi détestable soit-elle n'arrivera jamais à la faire fuir. Elle est coller à moi et pour être honnête… je crois que j'aime bien l'idée. Pourquoi maintenant ? Ici ? Elle ? Tant de questions, sans réponses. Je n'aimais pas me jeter dans l'inconnu, sans aucune information. Je voulais tout savoir avant même de commencer, mais je ne pouvais pas. Elle n'était pas l'un de ces pantins que je manipule à ma guise. Je vais surement la détester, puis l'aimer et à nouveau la détester, mais nos destins sont à jamais liés. Elle est à la fois mon poison et l'antidote, mais c'est dans les deux sens. Je causerais sa perte, même si je la sauve. J'emmerde le destin et ces petits jeux, qu'il aille au diable, je saute et je vois bien ce qui se passe. J'enchaînais aussitôt le geste aux pensées et j'embrassais à nouveau Akito. Cette fois-ci, pas pour la faire craquer ou bien la provoquer, j'avais dépassé ce stade là. Une fois le baiser terminé je ne pouvais m’empêcher de sourire. Foutue fille aux cheveux roses… elle mériterait la pendaison pour avoir ensorceler le Démon Rouge. Je posais ma tête contre le mur, toujours en souriant, mais en fermant les yeux.

- Je continue à dire que tu es une idiote, parce que tu vas me détester, m'aimer et me détester. Le destin va se jouer de nous jusqu'à ce qu'il gagne et nous finirons surement en enfer… Mais nous n'allons pas y aller seul, hors de question que ce monde s'en sorte. Tu ne veux pas fuir malgré mes avertissements ? Très bien, alors reste et offre moi le monde, détruisons le ensemble.

J'ouvrais les yeux et mon regard avait changé. Il était des plus noir et sauvage, un sourire dément vint s'ajouter au visage. Mes pulsions les plus folles se déchaînaient et mon cœur s'accélérait. Je voulais détruire ce monde et tous ceux qui y vivent. Je manipulerais mes pions pour arriver à mes fins et je nous emmènerais au sommet. Bon, pour le moment on est dans une prison… Détail qui a tout de même son importance. Mais j'aime prévoir à l'avance ce que je vais faire. Nous finirons par sortir de cette cellule, ce n'est qu'une question de temps. Le destin ne peut pas s'amuser si nous sommes bloqués ici. J'ai été torturé pendant neuf ans, à quoi bon recommencer, il en a marre et il sait que je ne céderais plus. Il me veut libre, pour s'amuser à nouveau.

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Bien qu'il l'ait mis en garde, la donzelle n'avait que faire de ses menaces. Rien au monde ne pouvait l'effrayer mis à part sa folle phobie du sang. C'était de grands mots suivis d'une grande fierté.. Au fond, qu'est-ce que ça pouvait faire s'il l'a tuait maintenant ou plus tard. Tout reviendrait au même et les deux jeunes gens n'allaient pas aller bien loin. Une aventure des plus dangereuses l'on pourrait dire, mais c'était ici que tout allait commencer et c'était plus ou moins excitant, enfin, pour la Rose.. Le gout du risque n'est-ce pas, c'était bien plus que ça. Tous les deux avaient une incroyable haine contre ce monde qui les avaient vus naitre. Ils bouillonnaient d'envie de le détruire, certainement par simple caprice. Cela restait un éternel rêve d'enfance, un rêve de puissance.. Se sentir au-dessus de tout et pouvoir contrôler l'intégralité d'un pays ou plus ! Ce n'est malheureusement pas guérissable, ce genre de problème. Beaucoup le désire mais bien peu y arrive.. Une vengeance semble être accordée qu'à ceux qui la méritent. Le prix est trop gros pour ceux qui ne la méritent pas, leur bêtise les emporte au fin fond des enfers, empêchant alors d'atteindre quoi que ce soit. Tout ceci manque de haine..

Il l'embrassait à nouveau, certainement cette fois-ci sans raison valable. Pourtant il le faisait, à coeur pour une fois puisqu'il semblait bien plus tendre que ses précédents gestes. La donzelle ne réagissait pas hostilement, elle posait ses deux mains sur chacune des joues du rouquin, tenant fermement son visage de peur qu'il ne se retire trop tôt. Qu'avait-elle derrière la tête.. Il devait se passer deux à trois minutes lorsque la Rose décidait de se redresser, mettant un terme à ce baiser. Ses deux améthystes le fixait, elle ne comprenait pas sa réaction, ni la sienne d'ailleurs. Pourtant, tout semblait parfait. Il posait sa tête contre le mur tandis qu'elle retirait ses fines mains de ses joues pour les poser sur ses épaules. Il se remit à parler, visiblement touchée par les propos de la tigresse, il accentuait ce détail, celui de vouloir écraser le monde entier. Sa voix fendait la jeune fille en deux, elle était décidément conquise par ce discourt. Lui offrir le monde ? Ça semblait irréel, mais ça lui plaisait tellement. Elle pourrait faire tout ce qu'il désirait, tant bien que sa fierté ne serait pas touchée. Lorsqu'il eut enfin finit, sa tête ainsi que sa crinière rose se déposait calmement contre lui. Akito semblait bien plus calme.. Sa voix l'était redevenue aussi.

▬ Je t’offrirais un monde dévasté par les flammes. Personne ne survivra tu sais, personne.. La vengeance est accordé à ceux qui l’a désire.. Et lorsque j’aurais eu ce que je veux, je te tuerais avant de me donner la mort. Afin que nous nous retrouvions en enfer.. Qu’en penses-tu ?

Cela semblait être à première vue un bon planning, tout ceci préparé et mijoté depuis une cellule de prison. Avant tout, il faudrait trouver un moyen de sortir d'ici. Patience, patience.. Quand le moment sera venu pour eux d'attaquer, ils sortiront déjà de cet endroit un jour ou l'autre. D'ici là, un plan sera parfaitement organisé, de quoi trouver un passe-temps à leurs sorties. La jeune fille à la crinière rose se levait finalement, marchant un peu vers le bord de la cellule, lançant un nouveau regard dans le couloir. L'arrivée de gardes ne lui faisait pas plus peur que ça au final, puisqu'au pire elle se prendrait des coups. Des traces pendant quelques jours et l'incident sera oublié, en attendant, hors de question de quitter cette cellule avant d'en avoir profité jusqu'au bout. Shin était la personne qui lui fallait pour ses plans, elle était prête à faire tout ce qu'il fallait pour y arriver, même vendre son âme au Diable en personne. Se tournant vers lui, elle souriait sadiquement en posant une main à sa hanche. Jusque où était-il prêt à aller lui ? Certainement tout autant que la fillette.

▬Ce baiser est-il la signature de notre contrat ?

Un baiser... une claque... deux baisers... trois baisers ?

Yukata Shin & Ayate Akito

Les paroles de la Rose semblaient si sincères et si tranchantes. Le monde dévasté par les flammes ? Pourquoi pas après tout, ça sonne bien. J'aimerais être encore vivant pour voir ça. Mais pour ceux qui, comme nous, s'engagent dans le chemin de la haine et de la vengeance, il n'y a pas de fin heureuse. Au moins, Akito l'avait compris. C'est pour cette raison qu'elle concluait en disant qu'elle me tuerait avant de se donner la mort. C'était peut-être mieux ainsi, si je devais choisir ma mort ici et maintenant, je préférerais que ça soit elle mon bourreau, plutôt qu'un autre. Quoi de mieux que de mourir de la main d'une si jolie fille après tout ? La mort reste la mort, mais ça la rend bien plus douce de cette façon. Bon, il fallait enlever à ça le côté romantique et ça me plaisait, mais je ne relevais pas. Simplement un large sourire et un regard qui approuvait les paroles de la Rose. Au fond de moi, j'aurais aimé régner un peu sur ce monde en flamme avant de partir, mais il ne vaut mieux pas être trop gourmand. Ce serait stupide de croire, qu'une fois au sommet, personne ne peut vous atteindre. C'est de cette façon que les plus grands sont tombés après tout et je ne ferais pas partie de ces misérables. Ce petit moment se termina lorsque la jeune fille se leva. Je lui tenais la main jusqu'au dernier moment, avec l'espoir qu'elle revienne. Je n'allais pas avoir de contact avec elle ou un autre avant longtemps, c'était dommage que tout se termine aussi brutalement. Elle ne pouvait pas s'empêcher de surveiller. Pourtant, elle ne semblait pas avoir peur des gardes, ni mêmes des sanctions pour ce qu'elle avait fait. Dans ce cas, pourquoi rôder au bord de la cellule, ça ne changera rien. Les gardes finiront par arriver, mais je ne les laisserais pas faire si facilement. Je ne suis pas un prisonnier docile.

Elle se tourna à nouveau vers moi pour me poser une étrange question. Un baiser pour signer la signature de notre contrat ? Voilà une façon originale de le faire. Je n'avais pas songé à ça au moment du baiser. J'ai rarement fait ce genre de contrat avec de si jolis filles, la plupart de mes partenaires "financiers" étaient des hommes. Hors de question que je scelle ainsi un contrat avec eux. La Rose serait une exception à la règle, mais le second baiser n'était pas là pour signer le contrat. Par conséquent, je me levais à nouveau et d'un pas souple je me postais devant elle. Je ne lui laissais pas le temps de réagir et je l'embrassais à nouveau. Je profitais encore un peu de ses lèvres avant qu'elle ne disparaisse. Qui n'en profiterait pas après tout, hein ? Quel homme oserait laisser ce genre d'occasion s'envoler. Surtout avec une fille comme Akito. Je me reculais d'un pas en souriant, puisque la première fois, je m'étais manger un coup.

- Voilà qui scelle réellement notre contrat dans ce cas. Pour ce qui est du premier… Disons que tes lèvres étaient irrésistible et j'avais envie d'essayer, j'aime jouer avec le feu. Quant au second… Je te laisser deviner ce qu'il peut bien signifier.

Je gardais un sourire narquois, toujours pour la provoquer, mais plus gentiment cette fois-ci. J'ignorais moi-même le sens de ce baiser, mais il ne pouvait pas être aussi simple qu'une vulgaire signature. Non, il voulait dire bien plus, mais ça, c'était à elle de le découvrir. Je n'étais pas du genre à être l'acteur de ce genre de scène. Non, je restais généralement dans la provocation et j'utilisais d'autres moyens pour arriver à mes fins. Mais elle était différentes de toutes les autres après tout, donc, il fallait utiliser des moyens différents. Je m'approchais à mon tour des barreaux pour voir ce qui pouvait bien se passer. Les gardes semblaient plutôt longs à venir et j'ignorais si c'était bon pour nous ou pas. Je me tournais alors vers Akito, un sourire amusé sur le visage.

- Les gardes ne semblent pas décidés à venir, mais nous restons quand même en prison… Nos actions sont donc limitées et c'est bien dommage si tu veux mon avis… Je suis sûr que toi et moi on aurait put trouver plusieurs façon de sceller ce pacte… si tu vois ce que je veux dire…

Je ne pouvais m'empêcher de rire, mes intentions étaient claires au moins. Je n'avais pas peur de le dire, même si je devais une nouvelle fois me faire frapper. Il fallait être idiot pour ne pas voir les choses venir, nous allions finir amants tôt ou tard. Personnellement, plutôt sera le mieux, mais hélas, il est difficile d'envisager ce genre de choses dans une prison… c'est bien pour ça que c'est une prison. Monde cruel…

Si quelques heures font une grande différence dans le coeur de l'homme, faut-il s'en étonner ? il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. ▬ Aristote

Ce n'était pas son genre de faire des plans qu'elle pensait impossible, si la jeune fille avait bien une chose en tête, elle ne l'avait pas ailleurs et ferait tout pour y arriver. C'est bien pour ça que sa volonté est incomparable. Et tout cela en restant réaliste. Elle savait très bien dans quoi elle se lançait en faisant des promesses de cette ampleur, bien qu'il n'y ai qu'une chose qui pourrait l'arrêter avant qu'elle n'y arrive c'est la mort et celle-ci rôde partout malheureusement. Akito savait très bien ce qu'elle faisait, rentrant dans la cellule du jeune garçon à la crinière rouge n'était pas sans raison, elle savait que tous deux partagé les mêmes desseins et cela depuis leurs rencontres il y a de cela quelques années. Ce serait bête de paraître aussi voyant que ça, ils n'étaient tous deux que des enfants à l'époque et ils ne savaient même pas ce que c'était de haïr le monde à ce point bien que tous les deux semblaient déjà se ressembler comme deux gouttes d'eau, moralement. Naïfs et inconscients de ce qu'ils vont finir par vivre.. L'enfance est vraiment aveuglante. Enfin, tout dépend pour certain, mieux vaut se manger la claque le plus tôt possible histoire de ne pas trop s'en manger sur la gueule plus tard. Rien de mieux que de grandir dans la triste réalité.

Lorsqu'elle eut finit de parler, Shin se levait pour la rejoindre d'un pas lent. En effet, la jeune fille s'était levée pour rejoindre les barreaux de la cellule par manque de sureté et il avait finit par la rejoindre, certainement intrigué par ce qu'elle venait de dire. Oui, elle venait de lui demander si le baiser qu'il venait de lui faire quelques secondes plus tôt était la signature de leur contrat, celui sur lequel ils ont tous les deux jurés de détruire l'intégralité du monde. Peut-être que c'était le cas, mais il n'avait pas l'air d'être au courant de l'importance qu'elle y apporter. Sans crier gare, il se penchait pour poser les lèvres sur les siennes à nouveau. Ce baiser semblait différent des deux autres, plus sincère peut être pas mais plus tendre en tout cas. Il avait quelque chose de plus que les autres sans pour autant être des plus vraies, la donzelle n'allait pas jusqu'à croire que Shin était devenu sentimental en si peu de temps, non, il semblait avoir comprit en quoi c'était une signature de contrat. Bien qu'il reculait juste après de peur de se reprendre une nouvelle baffe de sa part, chose qu'elle ne fit pas une fois le baiser rompu. Il affirmait que le premier n'était qu'en gage de désir et quand au second.. c'était différent. Qui pourrait être aussi stupide pour ne pas comprendre ce qu'il signifie.

▬ Dans ce cas, je n'ai plus des raisons de te frapper lorsque tu agis de la sorte. Enfin, tu me diras, l'on embrasse pas n'importe qui sans raison.. N'ai-je pas raison ?

Alors qu'il souriait sadiquement, la jeune fille à la crinière rose ricanait doucement. Elle trouvait cela tout aussi amusant qu'il ne le trouvait lui aussi. Il regardait à son tour à travers les barreaux, bien qu'il n'avait l'air plus inquiet que ça, enfin, ce n'était pas du tout le cas. Shin devait certainement être excité à l'idée d'agir en cas d'une venue soudaine de quelques gardes dans le but de nous séparer. Il bouillonnait de l'intérieur comme la jeune fille, être en prison, qu'est-ce que ça peut être stressant quand on y pense. Sa crinière rouge se tournait à nouveau vers elle en souriant avant qu'il ne se remette à parler, affirmant qu'il y avait d'autre façon bien plus intéressante de sceller le pacte qu'il venait de faire, certes c'est vrai qu'il y en a d'autre, mais celle qu'il semblait sous-entendre était particulière. Elle aurait pu le prendre de façon perverse et le repoussait tout aussi bien que la première fois, et pourtant elle ne fit rien de tout ça. Le fixant l'air hautain, elle souriait.

▬ C'est vrai, mais nous sommes dans une prison, par occasion tu ne peux donc pas me toucher..

De la provocation ? Certes, elle aimait bien jouer sur ce terrain, et puis elle lui rentrait toute façon la pareille. Lui qui aimait bien jouer, qu'il joue !© Spiky Rose

Un décor qui ne colle pas

Yukata Shin & Ayate Akito

Ma dernière phrase avait été lancée avec humour, sans grand sérieux, pourtant elle avait relevée. J'aurais pus m'intéresser d'avantage à sa précédente réponse, mais je restais sur sa dernière réplique. Etait-ce une provocation calculée ? Pour me pousser à agir ou bien elle savait que les gardes ne tarderaient pas à nous séparer. C'était un cruel dilemme, mais j'étais joueur et j'avais envie de jouer. Après tout, elle avait raison, on n'embrasse pas n'importe qui sans raison. Même si j'ai connu plus d'une fille avant elle, les autres n'avaient que peu d'importance pour moi. Ce n'était que des distractions. Mais au fond de moi, j'avais peur qu'Akito soit elle aussi l'une de ces distractions. Nous sommes en prison, rapprochés par la force des choses, mais tout ceci n'est qu'éphémère. Comment vais-je m'en sortir une fois dehors ? Serais-je le même avec elle ? Tant de question se bousculaient dans ma tête. J'aimais avoir le contrôle et savoir où j'allais, mais avec cette Rose, c'était un véritable labyrinthe. Nous avions plusieurs choix face à nous et à chaque fois, c'était l'inconnu, au risque de se perdre. Pire encore, de tomber dans un piège et de nous retrouver coincés. Mais nous connaissions tous deux les risques du petit jeu auquel nous étions en train de jouer. Puis au point où nous en étions, pourquoi nous arrêter en si bon chemin ? Les gardes finiraient tôt ou tard par nous séparer. Que ce soit maintenant ou après, peu m'importe. C'est comme si j'étais un enfant devant un jouet que je n'avais pas le droit de toucher. Je suis un sale gosse, je ne peux pas y résister, je dois jouer avec. Là, mon jouet était une délicieuse plante nommée Akito et j'avais vraiment envie de jouer avec elle. Je m'approchais donc d'un pas léger, sourire amusé sur le visage. Je tournais autour d'elle, la frôlant légèrement avec mon épaule. Puis une fois derrière elle, je vins passer mon bras autour de son cou et déposer ma tête sur son épaule. Je ne disais pas un mot, je restais juste comme ça, ça me suffisait. Je pouvais enfin faire les choses simplement et agir à l'instinct avec elle. Je repris alors la parole, toujours aussi amusé par la situation.

- C'est vraiment dommage que je ne puisse pas te toucher… Je sens qu'il y a quelque chose d'intense entre nous, tu ne trouves pas ? Une espèce… d'alchimie. Je peux sentir tout ton corps me désirer… Tu es folle de moi je suis sûr et je dois avouer… que je ne suis pas indifférent à ta présence. L'avenir s'annonce prometteur en tout cas…

Je ricanais légèrement et je ne lâchais pas mon étreinte. J'étais bien comme ça, c'était comme si autour de nous, le temps s'était arrêté. Plus rien ne semblait compter, à part nous, c'était presque… mignon, si on enlève le décor bien sûr. C'était entre le romantique et le pitoyable. Nous étions en train de jouer ensemble, comme si rien d'autre ne comptait, alors que nous allions passer un bout de temps à l'ombre. Sortir ? Un jour surement, en attendant, nous étions bloqué ici, alors pourquoi ce petit jeu. Parce que nous avions ce lien, cette petite alchimie entre nous. Ce quelque chose qui fait que deux destins se croisent à un moment donné. C'est incontrôlable ce genre de chose et ça arrive à n'importe quel moment. Je n'aimais pas perdre le contrôle, mais je ne me laissais pas abattre pour si peu. Au contraire, je m'amusais beaucoup de cette situation. Dans mes rêves les plus fous, nous donnerions un joli spectacle aux gardes et aux détenus, mais je ne faisais rien de plus, que la garder près de moi. J'avais les yeux rivés sur la porte, comme si j'attendais que quelqu'un l'ouvre pour lui sauter à la gorge.

- J'aimerais bien savoir ce qui se serait passé si notre rencontre avait eue lieu à un autre endroit… Serions-nous enlacer à cet instant ? Ou mieux encore… ou bien en pleine guerre. Il y a temps de scénario possible après tout…

Je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions. L'instant était tellement amusant, que je ne m'en lassais pas. Je ne sais pas ce qui me plaisait le plus, le contact d'Akito ou bien le lieu où tout ceci se passe. Je venais presque à regretter la présence des gardes, histoire de pimenter un peu notre journée. Tout ceci pouvait devenir encore plus drôle, tout dépend de ce que nous réserve le destin après tout. Une fin tragique ? Comique ? Ou bien Romantique… Je donnerais cher pour connaître l'avenir à l'avance. Non pas pour le modifier, mais pour connaître les détails les plus croustillants. Pour savoir où nous emmènerait ce petit jeu.

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